L'aéroport de Paris-Vatry en aurait-il terminé avec les sombres années ? Celles-là même qui ont vu son trafic fret passer sous le seuil des 10 000 tonnes annuelles depuis... 2009. L'examen du bilan 2016 apporte un premier élément de réponse. Le trafic progresse de 67,2% à 7 666 tonnes, certes encore loin du record de 40 455 tonnes enregistré en 2008.
Des vents favorables au second semestre
"L'année 2016 avait pourtant très mal démarré avec peu d'activité charter. Le retournement a eu lieu en juillet, à la faveur d'un contrat signé avec une compagnie américaine", indique Stéphane Lafay, directeur de l'aéroport de Paris-Vatry. Cette société qui opère 17 Boeing 747 tout cargo a choisi la plate-forme marnaise pour effectuer des escales techniques lors des rotations entre les États-Unis et le Moyen-Orient dans le cadre d'un contrat conclu avec l'US Army.
"Nous avons aussi accueilli des chargements hors dimensions, par exemple pour l'acheminement d'oeuvres d'art au Maroc. Ces trafics étaient réalisés en Antonov 124 ou en Boeing 747", précise Stéphane Lafay.
Avec un effectif constant de 72 personnes et avec l'apport des 134 945 passagers commerciaux accueillis en 2016, l'aéroport a, ainsi, vu son chiffre d'affaires progresser de 20% au cours de l'exercice écoulé.
13 000 tonnes attendues en 2017
L'embellie du second semestre 2016 ne se dément pas. Elle s'amplifie au contraire si l'on en juge par les 1 500 tonnes de fret manutentionnées sur le seul mois de janvier 2017. La hausse serait liée à un redémarrage de l'économie, qui conduirait les opérateurs cargo à exprimer des marques d'intérêt à la fois pour des vols charters et réguliers. "Nous avons retrouvé les volumétries carburant des années fastes, nos magasins sont pleins, et nous avons même compté un Antonov 124 et trois Boeing 747 stationnant simultanément sur le tarmac en janvier 2017", se félicite Stéphane Lafay. De quoi expliquer les 13 000 tonnes qui sont attendues cette année.
En coulisse, les discussions se poursuivent pour faire revenir des liaisons régulières dès cette année. L'Afrique de l'Ouest pourrait constituer une cible, mais elle n'est pas la seule. Les contacts avec la Chine se poursuivent avec à la fois le volet fret et le volet passagers, avec une équation difficile à résoudre : le déséquilibre des flux.
À l'affût des opportunités
En attendant, Paris-Vatry pourrait profiter des opportunités liées à l'existence de contraintes environnementales de plus en plus fortes sur les principaux aéroports européens. À commencer par Bruxelles-Airport, directement touché depuis le 22 février 2017 par une application plus stricte des normes de bruit.
Pour éviter le paiement d'amendes, certaines compagnies aériennes cargo ou mixtes envisageraient donc de quitter la plate-forme belge pour d'autres aéroports. Paris-Vatry surveille de près ces opportunités, qui pouraient lui permettre d'accueillir un premier opérateur régulier prochainement. Les deux vols gros porteurs hebdomadaires pourraient amener un trafic additionnel de l'ordre de 10 000 tonnes par an.