L'exercice 2016 pour l'aéroport Lyon-Saint Exupéry a été marqué du sceau de l'excellence. Le fret a même progressé plus vite que le trafic passagers puisqu'il s'est inscrit en hausse de 11,5% à 56 102 tonnes. Cette croissance spectaculaire a permis à la plate-forme de gagner deux places au classement régional français. Elle figure désormais au deuxième rang derrière Toulouse mais devant Marseille et Bâle-Mulhouse.
Les résultats enregistrés sont donc allés au-delà des attentes des responsables de l'aéroport, leurs prévisions pour l'année écoulée portant sur un très conservateur + 5%.
Bonnes surprises sur les vols mixtes
Il y a eu, en effet, d'excellentes surprises en 2016. A commencer par les 28,1% de progression des vols mixtes à 10 386 tonnes. L'explication réside dans la mise en place par Air Canada de la ligne Lyon-Montréal à compter du 17 juin 2016. Opérée à raison de cinq fréquences hebdomadaires en Boeing 767-300ER, cette ligne a bien répondu aux attentes des exportateurs rhônalpins en produits pharmaceutiques, matériels électriques et pièces mécaniques.
La compagnie russe Aeroflot a soutenu également la progression de ce secteur en ouvrant la ligne Lyon-Moscou début juin 2016. Fonctionnant, là encore, à l'année, cette liaison offre deux à trois tonnes de capacité d'emport en soute à bord des Airbus A320/321 de la compagnie.
Le fret express toujours moteur
Le fret express s'est très bien comporté également, les 12% de croissance enregistrés permettant à l'aéroport de franchir pour la première fois le cap des 40 000 tonnes sur ce segment. Ce sont les vols supplémentaires mis en place pour les fêtes de fin d'année par DHL et UPS, les deux plus importants intégrateurs sur la plate-forme, qui ont porté la croissance. Le prolongement de la ligne de TNT Liège-Lyon sur Tunis et Malte, à la fin du premier trimestre, a également eu un impact favorable sur l'évolution des tonnages de fret express.
Les vols tout-cargo n'ont, en revanche, pas réédité leurs excellentes performances de 2015 (4 109 tonnes, en hausse de 11%). La croissance se limite à 2% en 2016. C'est le nombre de rotations assurées par Emirates sur Dubai, en légère diminution, qui explique ce résultat en demi-teinte.
L'ouverture de la nouvelle ligne tout-cargo Alger-Lyon par Air Algérie, le 15 novembre, a été trop tardive pour avoir un impact sur l'évolution des tonnages 2016. Mais le démarrage se révèle satisfaisant. "Cette liaison, assurée une fois par semaine en Lockheed Hercules d'une capacité de l'ordre de 20 tonnes, fonctionne déjà bien avec du fret périssable à l'import et du fret à valeur ajoutée (produits pharmaceutiques, automotive, etc) tant à l'import qu'à l'export", précise Eric Burdin, responsable cargo d'Aéroports de Lyon.
Une croissance de 5% attendue en 2017
En 2017, la direction de l'aéroport prévoit une nouvelle progression des trafics, de l'ordre de 5%. Ils pourraient croître à la faveur du déploiement de nouvelles capacités. Entre fin mars et fin septembre, par exemple, Air Canada offrira plus de capacité en substituant un Airbus A330-300 au Boeing 767 existant sur Montréal. Le nouvel appareil offrira huit positions de palettes et une capacité d'emport de 14 t contre quatre positions seulement pour lle B767.
Aéroports de Lyon attend beaucoup également de la mise en place d'un PIF - Poste d'Inspection Frontalier - pour les chevaux. Cet équipement, le seul existant pour le Sud de la France, devrait devenir opérationnel à compter de la fin du premier trimestre 2017. Il pourrait permettre à la plate-forme de renouer avec une courbe positive, malgré la forte concurrence des aéroports de Paris-Charles de Gaulle et du Bénélux dont Liège.
La place de n°1 régional en ligne de mire avec le projet "Golden Mile"
L'année 2017 devrait aussi être mise à profit par les responsables de l'aéroport Lyon-Saint Exupéry pour donner une impulsion définitive au projet "Golden Mile". Il concerne la mise en place d'une nouvelle zone de terminaux fret implantés juste en face du nouveau parking avions Mike, de type D, opérationnel depuis le printemps 2015. Le ou les futurs opérateurs ne se sont pas encore fait connaître, même si l'aéroport confirme poursuivre des discussions avec DHL.
Dès lors que ces équipements auront été mis en place, Lyon-Saint Exupéry pourrait briguer la première place des aéroports régionaux français pour l'importance de son trafic fret devant Toulouse.
Les augmentations de trafic en découlant ne proviendront pas uniquement des expressistes. De nouvelles ouvertures de routes, dont celles confirmées en 2016 par Qatar Airways mais non programmées pour l'instant, pourraient en effet produire leurs pleins effets d'ici la fin de la décennie.