Les années se suivent et ne ressemblent pas pour l’Aéroport Toulouse-Blagnac. Envolée la croissance de près de 10 % en 2017, place à un recul de 5,7 %, à 67 081 tonnes, en 2018.
L'export a représenté 24 217 tonnes, en baisse de 9,1 % d’une année sur l’autre, tandis que l'import a diminué de 3,7 % à 42 864 tonnes.
Les vols constructeurs en retrait
Tous les trafics ont baissé en 2018, à l’exception des vols militaires, qui progressent de… 4 tonnes. C’est en premier lieu vrai pour les vols constructeurs qui représentent à eux seuls 71 % du trafic de la plateforme. À 47 581 tonnes, le recul est de 5,9%. En dépit de cadences record de livraisons, des soucis d’approvisionnement concernant la chaîne des Airbus A350 ont pesé sur les tonnages reçus ou expédiés par voie aérienne.
Autre vecteur stable de croissance du trafic en 2017, le fret express a régressé mais dans des proportions moindres. Les 17 120 tonnes traitées dont 6 084 tonnes (+ 2,2 %) pour la seule TNT Airways S.A. ont marqué une baisse de 2,8 %. L’impact des Gilets jaunes ne s’est, semble-t-il, pas fait sentir sur le bon écoulement de ce trafic. Il n’en demeure pas moins que la progression des tonnages liée au développement de l’e-commerce n’a pas encore produit tous ses effets en terre occitane.
Plus de fret en soute pour les vols mixtes
Les vols mixtes ont pour leur part poursuivi leur recul mais plus marqué cette fois. À 1 194 tonnes, la baisse est de 2,6 %. Quelques compagnies ont toutefois augmenté leurs emports en soute. C’est en particulier le cas de Turkish Airlines, qui a acheminé 317 tonnes (+ 25,9 %) sur sa ligne Toulouse-Istanbul. Mais la place toujours plus importante prise par les compagnies à bas coûts n’incite pas à l’optimisme dans ce secteur. Ces transporteurs n’emportent pas de fret en soute eu égard à leur mode d’exploitation prévoyant des temps d’escale très courts.
Les vols charters ont également reculé de 31,5 %, à 866 tonnes. C’est un même cas de figure qui prévaut pour les autres vols non commerciaux (285 tonnes, en chute de près de 31 %).
Enfin, et sans que cela ne constitue une surprise en soi, le trafic postal a poursuivi son déclin. Les tonnages se sont limités à 1 739 tonnes (- 8,9 %).
Retour à la croissance en 2019 ?
À la faveur d’un retour à la normale pour les vols constructeurs cette année, l’exercice 2019 pourrait être celui d’un retour à la croissance. Les responsables de l’aéroport n’écartent pas la possibilité de franchir à nouveau la barre des 70 000 tonnes. D’autant qu’Airbus devrait allègrement dépasser la barre des 800 appareils livrés cette année. Mécaniquement, il s’ensuivra une hausse des tonnages qui pourraient être encore plus marqués puisque les augmentations de cadence porteront, notamment, sur les gros-porteurs de la famille A350.
S’agissant des autres postes, Toulouse pourrait tôt ou tard profiter des potentiels existant sur Istanbul. Abdelhak Tahri, Chargé de développement du réseau et des relations avec les compagnies aériennes d’Aéroport Toulouse-Blagnac, confirme que "cette ligne, qui est exploitée à raison de cinq à sept fréquences hebdomadaires suivant les saisons, présente le potentiel pour être exploitée en vol biquotidien". Le fret acheminé en soute à bord des avions passagers de la compagnie nationale turque pourrait donc poursuivre sa croissance forte.
Côté Chine, en revanche, les perspectives sont moins prometteuses, du moins pour l’instant ! La finalisation de la création d’une ligne directe entre Toulouse et Zhengzou n’a pas eu lieu en septembre 2018, comme cela avait été évoqué un temps. Les deux vols prévus d’être opérés d’avril à octobre 2019 par la compagnie française XL Airways restent donc, pour l’heure, à l’état de projet.