Un an après la livraison de l’ultime Airbus A380 destiné à la compagnie Emirates, c’est un autre géant des airs qui vient de voir sa production stoppée. La sortie de chaîne du 155e Boeing 747-8 (dont 107 en version fret !) a en effet marqué la fin de production de cet appareil mythique. Avec le Jumbo Jet disparaît aussi le dernier quadriréacteur gros porteur de la production civile.
Tout au long de la carrière de son avion emblématique, le constructeur américain n’a eu de cesse de l’améliorer. Pourtant, après un début de carrière tonitruant (92 appareils livrés en 1970), Boeing a été confronté à diverses crises qui auraient pu sceller le destin de son avion vedette. Il n’en a rien été et l’appareil a continué de se vendre jusqu’à atteindre le total final de 1 574 exemplaires.
Nez relevable
Présentant la particularité appréciée par les compagnies aériennes de pouvoir être chargé à la fois grâce au nez relevable et à des portes latérales de grandes dimensions, l’appareil a été décliné en trois versions fret. Dénommée B747-200F, la première a été commercialisée à 73 exemplaires, dont une dizaine pour la compagnie Air France. Celle-ci les a exploités à partir d’octobre 1974 en remplacement de ses Boeing 707 à chargement latéral. La version suivante a été le Boeing 747-400F. Elle s’est mieux vendue avec 40 appareils de la variante à rayon d’action étendu ERF. Ces derniers peuvent transporter près de 113 tonnes de fret sur une distance de 9 200 km. Enfin, représentant l’aboutissement de la lignée, le Boeing 747-8F est en mesure d’acheminer 133,1 tonnes de fret sur 8 000 km.
Les deux derniers Boeing 747-8F livrés seront opérés par la compagnie américaine Atlas Air dans le cadre d’un accord d’affrètement conclu avec Kuehne+Nagel.
Des capacités d’emport inférieures
Avec la disparition des chaînes d’assemblage du Boeing 747, c’est tout un pan du transport aérien qui va passer à la postérité. Cependant, les appareils destinés à le remplacer ne présentent pas les mêmes capacités d’emport que leur illustre aîné. Les Boeing 777-F actuellement produits ne peuvent transporter que 102 tonnes sur 9 200 km. Ils seront eux-mêmes remplacés sur chaîne d’ici quelques années par les B777-8F qui pourront embarquer 112,3 tonnes sur un peu moins de 8 200 km.
Présentant l’immense avantage d’être biréacteurs, d’où des coûts opérationnels inférieurs de 25 % par rapport aux Boeing 747-400F, les Boeing 777-8F seront néanmoins handicapés par l’absence de nez relevable. Certaines cargaisons de grande longueur actuellement acceptées à bord des Boeing 747-400F ou 8F devront donc être transportées par d’autres appareils à l’avenir même si cette situation ne devrait pas intervenir avant plusieurs décennies.
