À la faveur de son retour sur Abidjan, Corsair peaufine ses ambitions sur l'Afrique de l'Ouest. La compagnie, qui vient de fêter ses 35 années d'existence a, en effet, repris ses rotations sur la capitale ivoirienne le 13 juin 2016. Elle s'était lancée une première fois en 2013 mais avait suspendu la liaison en ocotbre 2015.
De trois fréquences hebdomadaires, la desserte est passée à quatre dès le 20 juin. Elle pourrait même atteindre six fréquences par semaine à compter de l'été 2017 pour devenir, ensuite, quotidienne en 2018.
Une concurrence féroce
Ce n'est pas tant le remplissage des soutes qui avait entraîné la suspension de la ligne qu'un taux d'occupation insuffisant des sièges passagers en basse saison. La compagnie n'avait pas, également, été en mesure de rivaliser avec les quatorze fréquences hebdomadaires mises en ligne par Air France et par la liaison tout cargo opérée à raison d'un vol par semaine.
Pourtant, elle enregistrait des taux de croissance extrêmement prometteurs dans le domaine cargo. "Au cours de l'exercice 2015, nos tonnages à l'export ont progressé de 42% à 900 t et de 110% à l'import à 650 t. Surtout, nos soutes étaient occupées à 91%", indique Antoine Huet, directeur général adjoint affaires commerciales de Corsair.
Pérennisation des opérations
Les conditions semblent désormais réunies pour assurer la pérennité des opérations de Corsair à Abidjan. La croissance du PIB de la Côte d'Ivoire ne se dément pas. Elle est proche de 10%. La compagnie a, par ailleurs, réussi à faire baisser ses coûts d'assistance sur cet aéroport. Même si aucun chiffre n'a été communiqué officiellement, la baisse est à deux chiffres.
Alignant ses prix sur ceux de la concurrence, Corsair entend plus que jamais jouer la carte de la proximité et du cousu main pour faire revenir rapidement ses clients. Elle fait varier ses prix en fonction de l'urgence sachant que 75 à 80% des acheminements à l'export concernent du périssable (ananas, fleurs, mangues, poissons frais, etc).
Deux pierres d'achoppement
Il subsiste, toutefois, deux pierres d'achoppement susceptibles d'impacter la montée des trafics.
- Il y a d'abord la date de mise en service des nouvelles installations de l'aérogare fret de l'aéroport d'Abidjan. Attendue initialement fin 2015, puis reportée à fin 2016, la fin des travaux pourrait finalement intervenir courant 2017. Les 30 millions d'euros investis dans cette opération permettront d'augmenter les surfaces d'entreposage du terminal cargo qui font bien défaut actuellement et de l'équiper de chambres froides supplémentaires. Sa capacité annuelle de traitement de fret passera alors à 50 000 tonnes.
- L'autre point qui pourrait être résolu au cours des prochains mois est celui de l'ouverture d'un poste vétérinaire à Orly le dimanche. La compagnie bénéficie d'ores et déjà du soutien du groupe ADP pour faire aboutir cette démarche auprès du ministère de l'Agriculture français.
Bientôt 10% du chiffre d'affaires sur le fret
Autre point d'ancrage de Corsair en Afrique de l'Ouest, Dakar fonctionne bien également avec 700 t environ à l'export et près de 1 200 t à l'import en 2015. Là-encore, l'augmentation des fréquences, pouvant aller jusqu'à une desserte quotidienne à l'avenir, devrait se matérialiser par des tonnages en hausse.
Tous ces développements sont de bon augure pour l'atteinte des objectifs fixés. Les 16 500 tonnes de fret transportées par les quatre Airbus A330 et trois Boeing 747-400 ont représenté un chiffre d'affaires d'environ 35 millions d'euros au cours de l'exercice 2014-2015. "La reprise d'Abidjan pourrait nous permettre de porter la part du fret à 10% de notre chiffre d'affaires dès la fin de cette année, contre 7% actuellement", conclut le dirigeant.
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