C’est un constat sévère que l’IATA a dressé pour l’année 2019 en matière de fret aérien. Les volumes transportés ont en effet chuté pour la première fois depuis 2012. La demande mesurée en tonnes/kilomètres/fret transportées a baissé de 3,3 % alors que dans le même temps, la capacité offerte s’est inscrite en hausse de 2,1 %. Surtout, l’association basée à Genève a fait état de la plus faible performance enregistrée par le secteur depuis la crise financière de 2009. Tous ces résultats s’inscrivent dans un contexte de ralentissement économique mondial. La progression, dans ce domaine, ne s’est élevée qu’à 0,9 % au cours de l’exercice écoulé.
Baisse mesurée pour l’Europe
Par marché, la baisse la plus forte des tonnages transportés a concerné l’Amérique latine, avec un recul de 5,3 %. L’Asie-Pacifique a souffert également, avec une baisse de 3,5 %. L’Amérique du Nord et le Moyen-Orient suivent à peu de distance, avec un résultat en négatif de 3,4 % chacun. Enfin, l’Europe s’en sort un peu mieux, avec une baisse limitée à 1,1 %. Les incertitudes autour du Brexit et le ralentissement des exportations de la locomotive européenne qu’est l’Allemagne expliquent, pour partie, ce résultat.
Retour à la croissance en 2020 ?
Le seul bon élève de la classe en 2019 a finalement été l’Afrique. À contre-courant des autres continents et lié à sa propension à renforcer son secteur manufacturier (notamment en Éthiopie), ce continent à progressé de 10,3 %. Mais l’Afrique ne représente, pour l’heure, que 1,8 % du trafic mondial. Son taux de chargement est cependant resté le plus faible, à 36,8 %. Il est à comparer à celui enregistré au niveau mondial, qui est de 46,7 %.
L’IATA entrevoit dès maintenant des signes de regain de confiance, qui pourraient se traduire par un retour à la hausse des tonnages en 2020. Cet optimisme mesuré devra toutefois composer avec les effets à long terme des restrictions de circulation des marchandises liées à l’épidémie actuelle de coronavirus.