Alors qu’il tablait sur une progression de son trafic fret de 5 % en 2017, c’est en définitive une baisse de 1,24 %, à 55 405 tonnes, qu’a enregistré l’aéroport de Lyon-Saint Exupéry par rapport à 2016. En conséquence, il a perdu sa deuxième place des aéroports régionaux français derrière Toulouse, devancé par Bâle-Mulhouse et Marseille-Provence.
Desservant pourtant la seconde région économique française derrière l’Île-de-France, Lyon émarge donc au quatrième rang des aéroports régionaux pour l’importance de son trafic fret à présent.
Le tout cargo s’effondre
La baisse limitée du trafic de la plate-forme rhônalpine s’explique uniquement par la chute très prononcée du trafic des vols tout cargo. À seulement 1 983 tonnes, ils s’inscrivent en recul de 52,7 %. C’est là la conséquence de l’arrêt de la ligne sur Dubai assurée par Emirates. Elle était exploitée depuis juillet 2013 à raison d’une fréquence hebdomadaire en moyenne. L’avion utilisé était un Boeing 777F, d’une capacité légèrement supérieure à 100 tonnes.
En revanche, l’autre ligne tout cargo ouverte par Air Algérie sur Alger le 15 novembre 2016 a pris tout son essor. Cette liaison hebdomadaire a été complétée par le lancement d’une autre rotation hebdomadaire sur Oran à compter d’avril 2017. Elle est assurée, depuis, par un Boeing 737-700 cargo d’une capacité de 18 tonnes (huit palettes). En sus de ce programme, des vols sont ponctuellement effectués sur Hassi-Messaoud.
Progression des vols mixtes et express
Les autres trafics se sont bien comportés. Véritable locomotive du trafic fret de la plate-forme, l’express a encore progressé de 1,7 %, à 42 232 tonnes. Les vols mixtes, c’est-à-dire ceux qui emportent du fret à bord des soutes des avions passagers, progressent quant à eux de 8 %, à 11 190 tonnes. Ce bon résultat est à mettre au compte du développement des lignes long-courrier vers Dubai avec Emirates, Montréal avec Air Canada et Moscou avec Aeroflot. Sur les destinations moyen-courrier, Turkish Airlines et Lufthansa enregistrent également des progressions.
Enfin, le transport de chevaux (plus de 1 000 équidés accueillis depuis fin 2013, date à laquelle un poste d’inspection frontalier pour équidés (PIF E) a été aménagé) s’est trouvé conforté par la mise en place d’un PIF E à l’import. Il est devenu opérationnel en 2017. Aéroports de Lyon se félicite "de disposer, à présent, du seul PIF E aéroportuaire pour le sud de la France".
Le projet Golden Mile toujours en attente
Dossier en projet depuis de nombreuses années, le projet "Golden Mile" n’a fait l’objet d’aucune annonce en 2017. Pourtant, la mise en place d'une nouvelle zone de terminaux de fret implantés juste en face du nouveau parking avions Mike, de type D (opérationnel depuis le printemps 2015), pourrait permettre à Lyon-Saint Exupéry de briguer, à l’avenir, la première place des aéroports régionaux français pour l'importance de son trafic fret, et ce devant Toulouse.
En attendant, la mise en place de nouvelles capacités par Air Algérie, liée à l’arrivée d’un Boeing 737-800 au cours du printemps 2018, devrait avoir un impact sur l’évolution du trafic des vols tout cargo. Cet appareil offrira une charge marchande de 24 tonnes, soit 11 palettes.