Flying Whales : du fret exceptionnel par dirigeable en 2022

"Nous avons approché d’autres secteurs, notamment l’éolien, dont les pales sont de plus en plus grandes tout en restant extrêmement fragiles", précise Romain Schalck.

Crédit photo Flying Whales
La PME française Flying Whales compte lancer en 2022 un dirigeable capable de transporter jusqu'à 60 tonnes de fret. Elle vise le marché du transport exceptionnel, avec une priorité pour le transport de grumes.

La PME française Flying Whales (les baleines volantes en français) compte produire puis exploiter des dirigeables rigides pour le transport de charges lourdes, d’une capacité d’emport de 60 tonnes (en soute et/ou sous élingues), destiné aux marchés du débardage du bois, du fret et du transport exceptionnel. Elle vient de bénéficier d’une aide 25 millions d’euros dans le cadre du Programme d’Investissements d’Avenir (PIA) opéré par Bpifrance, ce montant s’ajoutant aux sommes déjà collectées auprès de partenaires comme l’ONF (l'Office national des forêts) ou Avic, l’Airbus chinois.

Le premier prototype de dirigeable, baptisé LCA60T (Large Capacity Airship), représente un investissement en R&D de 61 millions d’euros sur 4 ans (et de 200 millions au total).

Un transbordement à l'aide de treuils

L’aéronef, qui sera le plus gros au monde, mesurera 150 mètres de long et de 12 mètres de haut et pourra convoyer du fret sans obligation de se poser au sol. Le gros ballon d’hélium sera en effet capable de rester en vol stationnaire, tandis que le transbordement sera réalisé à l’aide de treuils.

L’engin se situe ainsi entre l’hélicoptère – en termes de flexibilité et d’affranchissement d’infrastructures de transport – et l’avion – en termes de capacité de charge –, tout en ayant des coûts d’exploitation annoncés comme inférieurs.

Un mode complémentaire pour le transport de grumes

La création de Flying Whales répond au souhait de l'Office national des forêts d’acheminer du bois depuis des zones actuellement difficiles d’accès, qui représentent un tiers des surfaces. L’ONF est ainsi actionnaire de la société. Le dirigeable pourrait également s’annoncer comme un mode complémentaire au transport de grumes par la route. S’il ne peut rivaliser en termes de coûts, il pourrait soulager certaines municipalités.

"Les communes ont de plus en plus de mal à voir des grumiers passer sur leurs routes et protestent contre les dégradations", observe M. Schalck, Market manager de Flying Whales. Au-delà du transport de bois, l’aéronef pourrait s’ouvrir à d’autres marchés. "Nous avons approché d’autres secteurs, notamment l’éolien, dont les pales sont de plus en plus grandes tout en restant extrêmement fragiles", précise Romain Schalck.

150 unités en prévision

Dans un premier temps, la société envisage d’intervenir pour les derniers kilomètres, lorsqu’il s’agit de convoyer les pales dans des zones complexes, mais elle ne s’interdit pas de faire des trajets plus complexes, en relation avec des acteurs de la logistique qui ont été approchés.

Flying Wales compte faire voler un premier dirigeable d’ici 2021, avec une année de test en vol "pour commencer à produire et débarder en 2022". La production industrielle sera effectuée en France, mais également en Chine, puisque l’entreprise compte Avic à son capital. Flying Whales compte produire une flotte de 150 dirigeables sur ses dix premières années d'exploitation.

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