Les petits paquets livrés à domicile ne l’intéressent pas. La start-up américaine Elroy Air, basée à San Francisco, va tester cette année son drone appelé Chaparral, un nom qui fait référence aux nombreux buissons épineux couvrants les régions désertiques de Californie. L’entreprise, créée en 2016, vient de bénéficier d’une nouvelle levée de fonds de 4,6 millions de dollars, qui s’ajoute à d’autres entrées de capital précédentes et lui permet de consacrer 9,2 millions de dollars à un drone cargo.
Remplacer le camion dans les zones rurales
Le Chaparral, qui va être testé cette année, doit être commercialisé l’an prochain. Il est capable de convoyer 500 livres (227 kg) sur une distance de 300 miles (483 kg). Les cargaisons ne sont pas emportées à l’intérieur du drone mais dans une nacelle située sous le ventre de l’appareil. Un système de treuils permet de l’attacher et de la détacher, de sorte que les opérateurs peuvent préparer le chargement avant l’arrivée du drone.
Le Pdg, David Merrill, destine le drone à deux types de missions, la première concernant le convoyage de matériel de secours en cas de catastrophe dans des zones difficilement accessibles en emmenant de l’eau, de la nourriture, voire des poches de sangs. Mais l’appareil peut tout aussi bien s’intégrer dans des schémas logistiques plus classiques, en remplacement de camions sur les routes rurales peu desservies, ou en aidant les petits transporteurs aériens sous-traitant d’UPS ou FedEx qui éprouvent des difficultés à recruter des pilotes.
Moins 90 % de carburant que les petits avions de fret
Comme bon nombre des drones concurrents, le Chaparral est capable de décoller et atterrir verticalement en utilisant ses six rotors. Ceux-ci sont alimentés par des batteries situées près du nez de l'engin. Toutefois, lorsque le drone a décollé et passe au vol horizontal, un septième rotor situé sur la queue s’active pour compléter la poussée. Ce dernier rotor est propulsé par un moteur à essence, qui permet de recharger les batteries et de pallier l’absence de recharges dans des zones sinistrées ou sous-développées. Il permet en outre de concurrencer les petits avions de lignes.
Un Cessna Caravan, le modèle le plus utilisé par les petits transporteurs de fret aérien, consomme 190 litres de carburant par heure. Le Chaparral brûlera 11 à 19 litres, assure David Merrill dans les colonnes de Forbes. Un Cessna Caravan peut certes transporter jusqu’à 4 000 livres (1 800 kg) de fret, mais David Merrill considère qu’une bonne part des vols sont loin d’être remplis et qu’un chargement de 500 livres (227 kg) constitue le créneau idéal attendu par de nombreux prospects.