Pénurie de compétences dans le secteur ferroviaire : il faudrait créer un "Erasmus ferroviaire"...

A walking girl on the railway

Créer un Erasmus ferroviaire ne serait pas suffisant pour pallier la pénurie de main-d'oeuvre dans le secteur ferroviaire pour donner aux jeunes européens les moyens de s’investir dans le secteur ferroviaire.

Crédit photo Ghulam - stock.adobe.com
La conférence sur la pénurie de compétences ferroviaires qui s'est déroulée à Bruxelles a recommandé de créer un "Erasmus ferroviaire" et de nouveaux programmes d’enseignement pour pallier la pénurie de main-d'oeuvre . C'est ce qui ressort du rapport Staffer (Alliance de formation professionnelle pour le futur système ferroviaire européen).  

Le Plan directeur du secteur ferroviaire pour les compétences, financé par le programme ERASMUS+ de l’Union européenne et dirigé par l’Université de Gênes, a réuni à Bruxelles en 31 partenaires et 17 partenaires associés : issus du monde universitaire, formateurs, collaborateurs d'entreprises ferroviaires ou encore fournisseurs, afin de solutionner les pénuries de compétences dans le secteur ferroviaire.

Le projet Skill Training Alliance For the Future European Rail System (STAFFER), ou Alliance de formation professionnelle pour le futur système ferroviaire européen, dans son rapport final délivré à Bruxelles sur la préparation aux futurs besoins en personnel du secteur, a livré ses préconisations pour mettre fin aux pénuries de compétences ferroviaires.

Des défis démographiques

Un "Erasmus ferroviaire". Parmi les pistes proposées, créer un "Erasmus ferroviaire" et de nouveaux programmes d’enseignement : "Grâce à Staffer, nous avons la possibilité de tester un parcours éducatif, lequel pourrait fournir au secteur ferroviaire et à l’industrie de l’approvisionnement le modèle pour donner aux jeunes les meilleures chances d’acquérir des compétences et de réussir professionnellement", explique Enno Wiebe, directeur général de l’Unife (Européan rail industry - Union des industries ferroviaires européennes).

Des besoins en compétences en constante évolution. "Cependant, de nouvelles compétences, une mise à niveau et une reconversion sont nécessaires pour maintenir la compétitivité du secteur et fournir des emplois de qualité. STAFFER nous montre la voie, constate Alberto Mazzola, directeur exécutif du CER. Ce partenariat a joué un rôle déterminant dans la résolution du problème des pénuries critiques de compétences dans le secteur ferroviaire, qui est confronté à la fois à une main-d’œuvre vieillissante et à des besoins en compétences en constante évolution en raison de la transformation numérique. La numérisation et les outils numériques offrent de grandes opportunités : une efficacité et une sécurité accrues grâce à des analyses de données avancées, à l'automatisation et à une infrastructure intelligente."

Un parcours de formation à tester

Pour quel public : les programmes s’adresseraient aux demandeurs d’emploi en passe de terminer leurs études secondaires ou supérieures, aux personnes souhaitant changer d’emploi ou intégrer le secteur, ou encore des étudiants qui suivent des études, des apprentissages ou des stages dans le domaine ferroviaire. 

"La réalisation de la transition propre et numérique dépend d’une main-d’œuvre disponible pour gérer la demande croissante attendue dans le secteur ferroviaire – qui ne représente que 0,4 % des émissions dues au transport en Europe, poursuit Enno Wiebe. La mise en œuvre des changements proposés par les partenaires du projet dans les recommandations politiques est essentielle.." 

Servir de modèle mondial

En pratique, voici quelques-unes des recommandations du rapport :

  • appliquer le "principe d’apprentissage continu 70-20-10", soit 70 % d’apprentissage sur le terrain, 20 % d’apprentissage auprès d’autres personnes, 10 % de formation, pour optimiser l'enseignement et inculquer aux jeunes les compétences techniques nécessaires ;
  • mettre en relation les jeunes, avec des possibilités de formation en cours d’emploi dans différents environnements à travers l’Europe, afin de créer un réseau formalisé de transferts de compétences au niveau européen ;
  • créer des programmes d’études ferroviaires nationaux dédiés dans les universités et les écoles techniques, en s'associant avec des prestataires de formation existants pour promouvoir de nouveaux organismes de formation dans le domaine ferroviaire.

Appeler les décideurs au changement

Côté financement : gérés conjointement avec les acteurs du secteur ferroviaire, les formations pourraient être financées par ERASMUS+ ou le Fonds social européen. Les partenaires de Staffer ont appelé les décideurs politiques, les prestataires de formation, les entreprises ferroviaires et les fournisseurs à mettre en œuvre les changements décrits dans les projets de recommandations politiques. 

"J’espère que la stratégie et les recommandations politiques de Staffer en matière de compétences ferroviaires seront mises en œuvre grâce à un effort coordonné de l’UE, des gouvernements nationaux et du secteur ferroviaire, sur la base d’un financement approprié", a conclu Angela Di Febbraro, coordinatrice de Staffer et professeure titulaire d'ingénierie des transports à l'université de Gênes.

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