Le réseau palettes dans une nouvelle dynamique

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Nouveau gérant de Lotrex, la société qui gère le réseau palettes éponyme, Grégory Piegay, président de Piegay Frères (Rhône), met l’accent sur les deux axes d’une politique amorcée par son prédécesseur : le renforcement de la qualité de service et le développement de l’activité dans les autres pays européens.

Après 8 ans de mandat confiés à Patrick Mazet, dirigeant des Transports Galot (Alpes-Maritimes), les adhérents du réseau palettes Lotrex ont élu à leur tête, lors de l’assemblée générale de juin dernier, Grégory Piegay (36 ans) président de Piegay Frères (69). « Mon entreprise fait partie de Lotrex depuis la création, en 1999. Elle est encore, aujourd’hui, mono-réseau », indique celui-ci. Le transporteur lyonnais est donc le nouveau gérant de la SARL Lotrex, à gérance tournante (par mandats de 2 ans). Cette société au statut de commissionnaire de transport organise 5 ou 6 lignes quotidiennes vers et au départ de chacune de ses sept plateformes (cf encadré). Elle compte 110 partenaires adhérents (10 % d’Européens) dont 20 associés.

L’élection de Grégory Piegay signe l’accélération d’une politique de réforme déjà amorcée depuis quelques années. En 2013, en effet, une enquête commandée à une agence de communication (L’OT 2695) avait révélé « un manque de rigueur en général », selon Stéphane Vivier, directeur réseau, qui avait été recruté peu avant pour donner un coup de fouet à l’ensemble. Le 1er septembre dernier, Gregory Piegay a ainsi animé son premier Comité de direction (Codir), un « véritable organe d’aide à la gérance », qui remplace depuis 2015 l’ancien « comité consultatif », trop large (11 membres) et sans le pouvoir de participer aux décisions. « Chacun des quatre membres du Codir nous aide, Stéphane Vivier et moi-même, dans ses domaines d’expertise : le juridique et la comptabilité, la relation adhérents ou plateformes, l’ADR, etc », précise le gérant.

L’amélioration de la qualité de service est aussi passée par la nécessaire évolution du système informatique développé par la société Xyric : « Désormais, tout est centralisé dans une solution “full web” », explique Stéphane Vivier. Le cahier des charges des plateformes, notamment, est précis : flashage en entrée et en sortie, contrôle des dimensions (pour valider les éléments de facturation) et de l’intégrité des marchandises, et enfin vérification du gerbage des palettes. « Chacun des intervenants de la chaîne nous envoie des messages EDI (POD notamment), poursuit ce dernier. Lotrex procède au règlement et ne produit qu’une seule facture pour l’adhérent demandeur de la prestation ».

Cet investissement informatique de 60 K€ a été autofinancé à 100 % par la SARL, comme tous les autres investissements. « Si des moyens sont saturés, nous doublons la ligne, assure Grégory Piegay. Mais pour nos adhérents, c’est transparent ». Si ce doublage s’avère récurrent, le réseau peut même décider de rendre régulière cette seconde ligne. « Nous investissons pour des développements, ajoute-t-il. C’est d’ailleurs ce que nous allons faire prochainement, car nous sommes en passe de signer avec deux ou trois nouveaux adhérents français et européens apporteurs de gros volumes ».

Plus de réciprocité exigée

Mais, en contrepartie de cette politique proactive, les responsables de Lotrex attendent davantage de flux de la part des adhérents. Après avoir expliqué l’intérêt du réseau aux exploitants, ils se tournent à présent vers les dirigeants : « Avec le nouveau système informatique, nous sommes maintenant capables de dire à un adhérent combien nous lui apportons d’activité et combien il nous en fournit, assure Gregory Piegay. Dès l’AG de 2016, nous avons prévenu qu’il faudrait rééquilibrer les zones où ce n’était pas le cas, faute de quoi nous ouvririons l’espace géographique concerné à d’autres solutions. Nous ne pouvons pas exiger l’exclusivité (Ndlr : ils sont presque tous multiréseaux), mais la demande de réciprocité est désormais stipulée dans le rapport de gestion ». Selon le nouveau gérant, ce déséquilibre concerne peu d’adhérents, mais ceux-ci sont situés sur quatre zones à forte activité. « Nous avons commencé à les rencontrer et l’un d’eux, en l’espace de 3 mois, a déjà rééquilibré », assure Stéphane Vivier. De même, les règles ont été durcies quant au respect des délais de livraison. « Une dizaine d’adhérents ont été amendés. À présent, tout le monde est rentré dans les clous ».

Le nouveau système informatique a également eu pour avantage de plaire aux adhérents européens : « Ils recherchent tout ce qui est fluide », assure Stéphane Vivier. De fait, depuis l’an passé, les volumes importés sont passés de 20 % à 30 % du total, grâce à une augmentation de l’apport des dix adhérents étrangers, mais également – grâce au bouche-à-oreille – par de nouveaux venus. « L’allemand International Logistic Network (ILN), par exemple, a conseillé à l’un de ses adhérents italiens de nous envoyer directement ses palettes pour la France », rapporte Grégory Piegay. Les trois collaboratrices de Lotrex, basées à Dijon, servent d’interlocutrices uniques pour les Européens, ce qui a pour avantage de décharger les adhérents français de la barrière de la langue.

De nouveaux produits

Afin de pouvoir répondre à toute demande, le réseau possède l’agrément pour le transport de matières dangereuses (sauf celles de classes 1, 2 et 7, non mixables). « Cela ne représente que 5 à 8 % de nos volumes et nous ne le valorisons pas dans le prix. Nous sommes l’un des rares réseaux à le faire, affirme Grégory Piegay. Cependant, cette activité n’a pas vocation à être développée ».

Pour augmenter encore ses volumes, Lotrex table davantage sur ses deux nouveaux produits. Le premier, lancé en septembre 2015, consiste à garantir le délai le plus court annoncé sur la zone (24 h et non 48 h en France, par exemple). Dans ce cas, le système informatique génère une alerte auprès de chaque intervenant de la chaîne, l’étiquetage change de couleur et les salariées du réseau suivent la bonne réalisation des opérations. Déjà, 1 500 positions ont été livrées ainsi, avec un délai tenu dans 100 % des cas, prétendent les animateurs du réseau. Une garantie valorisée par Lotrex à un tarif supérieur de 45 à 50 % aux standards habituels, ce que chaque adhérent répercute auprès de ses clients. « Nos adhérents veulent axer leur démarche commerciale sur un produit mieux valorisé », précise Grégory Piegay.

Autre offre nouvelle, lancée, elle, cette année : les enlèvements, une demande forte de la part des Allemands. « Cela nécessitait de les fiabiliser, explique le gérant. Les enlèvements ont toujours été un élément compliqué dans le TRM : quand il faut choisir, on sert naturellement son propre client avant d’aller enlever la marchandise chez le client d’un confrère ». Cette fiabilisation des délais est donc passée par l’instauration d’une amende en cas de retard. « Il faut accepter ces contraintes car il y a beaucoup de business à faire dans ce domaine », assure Stéphane Vivier. Au cours de la période de test de ce produit, de février à août 2017, Lotrex a effectué 6 000 enlèvements. Enfin, convaincus que l’attractivité du réseau doit aussi être financière, ses responsables étudient une nouvelle organisation des tractions entre plateformes : « Si on réduit le nombre de ruptures de charge en massifiant davantage au départ, par exemple, on pourra diminuer les tarifs pour nos adhérents », estime Grégory Piegay. Lotrex entend se concentrer sur ce nouveau levier.

Repères

• Nombre de palettes traitées : 110 000 à fin août 2017 (165 000 estimées sur l’année), contre 140 000 en 2016

• Nombre moyen de palettes par expédition : 1,68

• CA 2016 : 6,6 M€ (contre 6,7 en 2015).

60 % des volumes sont assurés par des associés du réseau. Parmi les remettants : ILN (Allemagne) est le premier pourvoyeur, suivi par Sobotram (71), Dupont-Bedu (01) et Piegay (69). Parmi les distributeurs, Piegay occupe la pole position, suivi de DGS (94), GRG (54) et Mermet (74).

Membres du Codir : Frédéric Monin (Upsilon et Trans Yonne, 89), Bruno Neyrat (Perrier-Sobotram, 71), Julien Muff (Steck, Allemagne) et Amine Karrakchou (ARI, Allemagne).

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