En octobre 1995, Guy Cazals et Raymond Verlaguet, les fondateurs de TRANSVINS Distribution, ont acquis la conviction que les vins et autres boissons alcoolisées nécessitent, particulièrement en région parisienne, une manutention, un stockage et une livraison dédiés. Le développement de la société, qui a vu son chiffre d’affaires doubler depuis 2010 – elle a accédé au rang de groupe entre-temps – semble leur avoir donné raison. À l’époque, ils choisissent de s’implanter dans le port de Gennevilliers (92) afin de capitaliser sur la proximité immédiate de Paris et sur l’existence d’un réseau autoroutier dense. Lorsqu’il prend sa retraite en 2010, Raymond Verlaguet cède la totalité de ses parts à son associé, aujourd’hui à la tête du groupe. Cette même année, Guy Cazals est rejoint par son épouse, Isabelle Cazals, laquelle devient alors directrice générale. Reste que, depuis 2017, le groupe est dirigé par un triumvirat, puisqu’un poste de directeur général délégué est créé pour être confié à Nicolas Boisseau. Une arrivée qui permet de rajeunir l’équipe de direction et de redistribuer les rôles. Le dernier venu est chargé du commerce et de l’exploitation, Guy et Isabelle Cazals se répartissant les autres fonctions : finances, comptabilité et juridique pour le fondateur, ressources humaines, marketing et informatique pour son épouse. Cette nouvelle direction s’appuie sur une équipe de directeurs d’agence, d’adjoints ainsi que sur l’ensemble des 75 collaborateurs. Si le développement de TRANSVINS Distribution s’est fondé au départ sur la seule activité transport, le virage de la diversification (vers la logistique) a été pris au bout de deux ans de diversification. L’entreprise deviendra rapidement entrepositaire agréée par les douanes. Les deux fondateurs se tournent aussi vers les producteurs de vins, donnant lieu à la création d’une seconde entreprise, LVD (Logistic Vins Distribution), qui deviendra en 2001 filiale à 100 % de TRANSVINS Distribution. Celle-ci ajoute alors une troisième corde à l’arc de TRANSVINS : l’enlèvement de vin directement chez les viticulteurs. Aujourd’hui, le groupe compte cinq agences installées à Beaune (21), Bernon (10), Épernay (51), Saint-Georges-de-Reneins (69) et Gennevilliers (92).
Déposer une livraison devant la porte d’un bar au point d’obstruer le passage n’est pas le genre de la maison. Bien au contraire. Le nombre de litiges lors des livraisons est un bon indicateur. « Notre taux de litige [intégrant casses et pertes] est particulièrement bas. Il s’est même amélioré entre 2016 et 2017, passant de 0,72 % à 0,55 % », assure Isabelle Cazals. Composé de CHR (cafés, hôtels, restaurants), cavistes, collectivités locales, comités d’entreprise, grands restaurants parisiens mais aussi de particuliers, le panel des destinataires est diversifié. « En fonction des clients, nous pouvons être conduits à pousser loin l’interconnexion de nos services informatiques afin d’assurer une traçabilité optimale, précise le directeur général. Le regroupement de différents vins et alcools est très apprécié par certains grands hôtels. Nous sommes aussi en mesure d’effectuer des livraisons quotidiennes tôt le matin dans Paris et sa grande couronne, ainsi que le samedi matin voire toute la journée en fin d’année. Nous avons également mis en place la “tournée des boîtes” le jeudi en fin d’après-midi. Ces services sont très appréciés de la clientèle », ajoute Isabelle Cazals. Plus que dans d’autres domaines d’activité sans doute, le rôle du conducteur est primordial. Outre une excellente connaissance de la région, tout conducteur du groupe se doit de s’adapter aux habitudes des viticulteurs en province et aux horaires des restaurateurs et autres cafetiers en région parisienne. « Je rappelle toujours à nos conducteurs l’importance d’arriver en souriant et d’être courtois, quelles que soient les circonstances », insiste Guy Cazals. Chaque conducteur de la région parisienne est d’ailleurs invité à signer une charte qui rappelle notamment les spécificités liées à la livraison des sites parisiens dits sensibles ainsi que celles relevant de protocoles de sécurité, lesquels se sont multipliés ces dernières années en raison des attentats. TRANSVINS Distribution a en outre décidé d’avoir un conducteur à disposition afin de parer à toute éventualité. Ce principe de précaution s’applique aussi au parc puisque l’agence de Gennevilliers dispose de deux véhicules disponibles en permanence. Le président du groupe se montre par ailleurs favorable à la proposition de professionnaliser le métier de conducteur de VUL, un point contenu dans le récent rapport Pichereau sur la nécessité d’établir des passerelles entre les conducteurs de poids lourds et ceux du VUL. La société dispose, il est vrai, d’un parc de sept VUL lesquels, à l’instar des poids lourds, sont loués. « Avant de cofonder TRANSVINS Distribution, j’ai travaillé pour un loueur, se souvient Guy Cazals. Mon patron se plaignait de la charge que constituait l’entretien des véhicules. Cela m’a servi de leçon. » En la matière, le président fait appel à deux voire trois prestataires « afin d’avoir des points de comparaison ». Dans sa flotte, le groupe accueille depuis l’an passé un premier véhicule hybride, un Fuso Canter Eco Hybrid qui apporte satisfaction, notamment pour sa charge utile.
D’autres exemplaires devraient le rejoindre dans les prochains mois, qui promettent d’être riches en nouveautés. La chambre froide de 6 m2 du site de Gennevilliers, opérationnelle depuis un an, verra sa superficie passer à 30 m2. Sur ce même site, un troisième bâtiment de 1 300 m2, portant la superficie totale (hors bureaux) à 6 100 m2, devrait être prochainement loué. Son intégration permettra d’optimiser la gestion des flux de messagerie et de stockage. TRANSVINS Distribution entend aussi renforcer son offre vers les particuliers, dont les expéditions, en nombre, représentent environ 30 % de l’activité de Gennevilliers. « Nous allons proposer des créneaux de trois heures et autoriser des livraisons dans des points relais », révèle Isabelle Cazals. L’effectif de l’agence de Beaune sera renforcé afin de faire face à la hausse d’activité, la taille du bâtiment étant pour le moment suffisante. Sur son site de Bernon, le groupe envisage un gain en superficie de 4 007 m2, ce qui la porterait à 2 165 m2. À Épernay, l’extension est d’ores et déjà lancée : d’ici à la fin de l’année, l’entrepôt aura gagné 300 m2 pour atteindre 1 050 m2. Enfin, l’entreprise entend faire évoluer son positionnement : « Depuis cinq ans, nous enregistrons une augmentation de la demande de transport par palette. À travers une tarification spécifique reposant toujours sur notre principe du tout-en-un, nous proposons désormais des livraisons jusqu’à trois palettes tout en maintenant la spécificité et la qualité TRANSVINS », annonce Isabelle Cazals.
Pour se rendre au siège du groupe TRANSVINS Distribution, mieux vaut avoir noté l’adresse précise : aucun panneau ne signale sur place la présence de l’entreprise. Cette « transparence » se retrouve aussi sur les flancs des véhicules qui opèrent en région parisienne. Cette discrétion est évidemment voulue. La direction du groupe estime inutile d’attirer l’attention sur les produits transportés. En revanche, dans les régions dans lesquelles le groupe est installé, le logo est bien présent sur les véhicules afin de se faire connaître et reconnaître auprès des viticulteurs chez lesquels le vin est enlevé.
• Siège : Gennevilliers (92)
• CA 2018 (prévu) : 10 M€
• Effectif : 75 dont 20 conducteurs
• Parc : 22 dont 15 porteurs et 7 VUL
• Activités : transport et stockage de vins, enlèvement aux domaines