La performance au service de l’environnement

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Très engagée dans la transition énergétique, l’entreprise vendéenne trace sa route de « transporteur-voiturier » qui s’engage sur des délais et des services. Les Transports Perocheau mettent également l’accent sur « la logistique globale » tout en prenant un soin méticuleux à diversifier leurs flux de transport.

Les deux bornes de recharge destinées aux voitures hybrides des dirigeants installées à l’entrée des bureaux ne trompent pas. Les Transports Perocheau possèdent tous les attributs de la green attitude. À commencer par le label « Objectif CO2 », le programme de réduction des émissions du transport routier engagé par l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME). Déjà signataire de la Charte CO2 en mars 2010, le transporteur vendéen a obtenu le Label CO2 en mars 2017, à l’issue d’un audit de six mois qui soulignait sa performance environnementale (1 006,41 gCO2/km pour un seuil de 1 268,76 gCO2/km). « Nous étions les pionniers dans l’installation de solutions d’informatique embarquée Eliot d’OMP dans nos camions pour analyser leur utilisation », tient à rappeler François Perocheau, qui codirige l’entreprise avec son frère Philippe. Et le président de la FNTR de Vendée d’ajouter : « Avec le Label, on va encore plus loin car on formalise les données selon un cadre définit par l’ADEME. C’est d’abord un gage de qualité et un argument commercial fort vis-à-vis de nos clients ; mais c’est surtout un formidable outil de gestion pour réduire la consommation de gazole, laquelle ne représente pas moins de 28 % de notre prix de revient. » Une nouvelle fois, les Transports Perocheau font figure de pionnier puisque, avant l’été 2017, seulement 55 transporteurs étaient labélisés en France, dont 8 en région Pays de la Loire.

Ce n’est pas tout : après avoir expérimenté l’an passé, en conditions réelles, pendant 15 jours, l’usage d’un camion roulant au gaz (un Iveco Stralis GNC), le transporteur s’apprête à acquérir ses deux premiers tracteurs bioGNV pour du transport régional. Des véhicules fonctionnant au gaz compressé d’une autonomie de 500 km. L’entreprise de Saint Christophe-de-Ligneron (85) attend que se finalise rapidement le projet d’ouverture d’une station de gaz à Challans, à 5 km de son siège, car celle ouverte à La Roche-sur-Yon, en mars dernier, reste encore trop éloignée (à 40 km du siège). Seule condition : que les clients acceptent de payer les 20 % à 30 % de surcoût liés à cette transition énergétique du parc. « Mais, plus il y aura de gaz et plus son prix va baisser, prédit François Perocheau. L’avantage, c’est aussi que dans une région agricole comme la Vendée, nous allons pouvoir produire du biogaz et être moins dépendants du pétrole. »

Transition énergétique

Fondés après-guerre par le grand-père de l’actuelle fratrie dirigeante, les Transports Perocheau ont d’abord démarré dans le transport d’animaux vivants. Progressivement, l’entreprise a évolué avec l’économie locale jusqu’à investir aujourd’hui plusieurs domaines (menuiseries industrielles, agroalimentaire, grande distribution, etc). Les deux frères ont rejoint l’entreprise en 1999, à l’occasion du départ à la retraite de leur oncle et de leur père, Rémi, qui les a fortement aidés dans la transmission de l’entreprise. Ils en ont pris les rênes en 2001. À l’époque, la société comptait une centaine de cartes grises. Elle en exploite 250 aujourd’hui. Philippe a passé dix ans dans le secteur du transport ; il s’occupe désormais de la partie commerciale et de l’exploitation. François possédait une expérience dans la comptabilité et la finance ; il pilote la partie administrative et financière. Depuis le recrutement d’un DRH, il délègue les questions sociales. Entre 2009 et 2015, la société vendéenne a été confrontée à la crise. « Nous n’avons connu qu’une seule mauvaise année, mais les exercices de cette période étaient étals. Depuis septembre 2016, le vent de reprise se fait sentir. Et l’on prévoit donc de terminer l’année 2017 sur une progression de 8 % à 13,5 millions d’euros », confie François Perocheau.

Aujourd’hui, les Transports Perocheau disposent d’un large parc de 150 remorques diversifiées – tautliners (dont 11 porte chariots), frigos, plateaux, citernes, bennes et autres amplirolls. Outre cette extrême diversification, qui leur permet de se positionner sur toutes sortes de marchés, la raison du succès tient certainement à la politique de « carte-délais » de l’entreprise : « Sur certaines destinations, nous n’hésitons pas à nous engager sur des délais, quels que soient les volumes. Ce service de « transport-voiturier » est très apprécié des clients, surtout en ce qui concerne les produits sensibles », souligne Philippe Perocheau. Ce dernier assure quasiment seul le développement commercial et s’appuie sur une équipe de onze personnes à l’exploitation (8 exploitants et 3 assistantes). L’essentiel des flux concerne la région parisienne, le Nord, l’Est, la région Rhône-Alpes et, un peu, PACA. Grâce à cette stratégie, le transporteur assure l’essentiel de son activité avec des clients en propre, y compris pour les retours dont 70 % des flux sont gérés en direct.

Membre fondateur du groupement Flo en 1993 (dont Philippe est toujours membre du bureau et administrateur), les Transports Perocheau réalisent moins de 2 % de leur activité par le biais de la cotraitance des flux générée par le réseau de messagerie Flo Palettes, depuis et au départ de la plateforme d’Orléans. Depuis 2006, le transporteur s’est également engagé dans la logistique globale, laquelle inclut le stockage et la préparation de commandes. Il a même construit son propre entrepôt de 9 000 m2 en 2009, avec plateforme de cross-docking de 17 quais, en bordure de son siège vendéen. Soit une enveloppe de 2,5 M€ investis au plus fort de la crise ! « Tout investissement est un gage de rentabilité future », fait valoir François Perocheau. Raison pour laquelle le transporteur consacre environ 10 % de son chiffre d’affaires à la modernisation de sa flotte. Il renouvelle, chaque année, une quinzaine de véhicules (achat en compte propre, soit tous les 6-7 ans pour les tracteurs et tous les 10-12 ans pour les remorques). « À environ 90 000 € l’unité, le marché devient difficile si l’on s’arrête d’investir ne serait-ce que deux ans… », estime François Perocheau. Lequel affiche sa foi dans l’avenir : « Vu la pression du marché et la pénurie de chauffeurs, je suis confiant dans la perspective de réévaluation de la rémunération du transport si les volumes demeurent tels qu’ils sont depuis un an. À un moment, les chargeurs n’auront plus le choix : pour continuer à livrer, il faudra qu’ils acceptent de payer le vrai prix. »

Repères

• Siège : Saint-Christophe-du-Ligneron (85)

• CA 2017* : 13,5 M€ (12,5 M€ en 2016)

• Effectif : 135 salariés dont 100 conducteurs

• Parc : 101 moteurs, 150 remorques

• Activité : Industries (70 %), autre (30 %)

Le POEI pour mieux recruter

À l’instar de tout le secteur, les Transports Perocheau peinent à trouver des chauffeurs. Pour faire face à ses besoins, l’entreprise vendéenne s’est rapprochée de Pole emploi afin de recruter en alternance huit jeunes demandeurs d’emploi dans le cadre du dispositif de Préparation opérationnelle à l’emploi individuelle (POEI). Tous devraient passer leur permis poids lourds au printemps prochain. Et le transporteur espère bien les recruter à l’issue de leur formation. Financée sur douze mois et destinée à combler l’écart entre les compétences détenues par les demandeurs d’emploi et celles indispensables pour prétendre au poste visé, « la formule présente l’immense avantage de former à notre main nos futurs conducteurs », souligne Philippe Perocheau.

* Prévisionnel

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