Fondée le 15 août 1992, la société MP Transports et Manutention a été reprise le 1er juillet dernier par un duo qui en connaît parfaitement les rouages. Celui-ci est composé de Nathalie Barbé et de Thierry Proenca, respectivement présidente et directeur général de la SA MP Exploitation Manutention et Transport. La première avait rejoint le fondateur de l’entreprise, André Pinard, il y a dix-neuf ans, le second ayant intégré la société installée à Pontault-Combault une année plus tard seulement. Les deux associés à parts égales de la nouvelle entité ont maintenu l’organisation de l’activité autour de deux pôles : le transport et la manutention (lourde). Ces deux derniers, qui assurent chacun environ la moitié des revenus de la SA, sont intimement liés puisque le parc comprend presque exclusivement des plateaux à bras de grue de divers tonnages. « Pour notre premier exercice qui durera dix-huit mois et se clôturera au 31 décembre 2019, notre objectif consiste à maintenir l’activité à l’identique tout en faisant un effort pour mieux contrôler certaines dépenses afin d’améliorer la rentabilité financière », explique Nathalie Barbé.
Nathalie Barbé et Thierry Proenca entendent s’appuyer sur l’expérience acquise par les équipes de la SA durant plus de vingt-cinq années. « Grâce à André Pinard, qui a su investir et s’adapter à la conjoncture, notre entreprise est aujourd’hui bien positionnée. L’une de nos principales forces repose sur notre capacité d’adaptation ainsi que sur notre réactivité. En matière de transport, nous travaillons beaucoup au jour le jour ou la veille pour le lendemain. Même dans le domaine de la manutention, nous sommes en mesure de dépanner un client s’il en exprime le besoin », assure la dirigeante. Opérant essentiellement en région Île-de-France ou dans un rayon de 150 à 200 km autour d’elle, les opérations de transport de l’entreprise francilienne se concentrent sur l’acheminement de matériel de chantier, de vitres, d’échafaudages, de ciment ou encore de « big bags ». Elles rayonnent au niveau national voire international, facturant systématiquement les retours à vide. La manutention permet le transfert de matériels aussi variés que les machines-outils ou à bois, les chaudières, les presses à emboutir… Cette activité intervient également sur la mise en place d’opérations d’incentives, l’organisation de salons ou de soirées… Si la quasi-totalité des revenus de MP Transports est assurée par des professionnels de taille variable, la société peut aussi opérer pour le compte de particuliers. L’activité de stockage développée est en réalité entièrement liée à celle de la manutention. En fonction des situations, MP Transports et Manutention propose à ses clients de réceptionner les matériels sur son propre site (en intérieur sur 2 000 m2, en extérieur sur 4 000 m2) puis de gérer leurs livraisons vers le lieu de destination, par exemple en fonction de l’avancement d’un chantier. Un stockage momentané peut être une solution intéressante lorsque, comme cela arrive souvent dans Paris, l’accès aux chantiers s’avère difficile. « Dans 90 % des cas, une opération de manutention donne lieu à une ou des visites de préparation, explique Nathalie Barbé. En ces occasions, il convient de vérifier les accès, les largeurs et hauteurs de passage, le revêtement, les surcharges au sol autorisées. Il est nécessaire de prendre les mesures des éléments à évacuer et de connaître les poids et dimensions des nouveaux appareils afin de s’assurer de leur passage dans leur position ou en position couchée, si cela est réalisable, ou bien de demander d’agrandir certaines portes ou de casser les murs fusibles. Ces observations permettent d’appréhender les outils de manutention (chariot-tête, roules, vérins, palans…), les types d’engins nécessaires (capacité du bras de grue et chariot élévateur par exemple) et de définir le nombre de journées à prévoir. Ces éléments facilitent l’établissement de notre offre. » Les visites à effectuer dépendent de l’évolution d’un chantier.
Le duo entend toutefois apporter sa touche. La programmation du premier séminaire de l’entreprise en fait partie. À tel point qu’il a été annoncé de longs mois à l’avance. Dès l’automne 2018, les 25 salariés ont appris qu’ils passeraient les trois jours du week-end de Pentecôte 2019, du 8 au 10 juin, en dehors de leur base habituelle. L’équipe partira à Agadir, au Maroc. « Loin des traditionnelles sessions de travail, ce séminaire aura pour principal objectif de favoriser l’interaction à travers l’organisation d’activités sportives et de détente, et d’apprendre à se connaître dans un environnement différent », précise la présidente. La gestion de la flotte fait également l’objet d’une attention particulière. De la camionnette maxi-cargo à remorque détachable équipée d’une grue au camion de 32 t pourvu d’un bras de grue de 200 T/m, dont la flèche pointe à 49 m et qui est capable de supporter en son extrémité jusqu’à 700 kg, le parc est diversifié, y compris au niveau des marques des moteurs. Les deux dirigeants entendent recentrer sa composition autour de deux marques, Mercedes et Scania, le constructeur suédois étant préféré pour les grues les plus grandes.
« Notre principale problématique concerne les délais puisque, pour réceptionner un véhicule équipé (camion, châssis et grue adaptée à nos besoins), un laps de temps d’une année s’écoule entre la commande et la livraison », explique Thierry Proenca. La marque à l’étoile tend à être privilégiée pour constituer l’essentiel du parc : « Les véhicules sont solides, les équipes réactives, l’entretien et le SAV nous satisfont et, techniquement, l’empattement est le plus adapté à nos besoins, notamment pour intervenir dans Paris. De plus, le confort et l’agrément sont au rendez-vous pour nos conducteurs », justifie le directeur général. Ces derniers, répartis en fonction de la typologie des grues, doivent se montrer patients, délicats et en mesure de s’adapter aux problématiques spécifiques à l’Île-de-France. « Les conducteurs sont obligés de quitter Pontault-Combault à 5 h 30 pour arriver à l’heure sur leurs chantiers parisiens, vers 8 heures en général. Il leur faut pouvoir enchaîner différentes missions dans les meilleures conditions sur une même journée. Ce départ aux aurores nous pénalise quant à l’amplitude autorisée par la législation », indique Stéphane Domingues, responsable de l’exploitation. Bien que désireux d’augmenter le chiffre d’affaires de l’entreprise, Nathalie Barbé et Thierry Proenca avouent que le principal frein tient au recrutement : « Trouver des conducteurs motivés constitue un défi majeur pour une société telle que la nôtre », insiste la présidente. Une gageure largement partagée…
Des chars datant de la Première Guerre mondiale portés à bout de bras, des interventions en plein cœur des Invalides, des transferts ou des installations d’œuvres d’art telles que des sculptures opérés pour le compte du ministère de la Culture ou encore de la défense, mais aussi le montage de passerelles pour la réception du public de l’e-Prix de Formule E à Paris… Outre les chantiers industriels ou BTP, les équipes de MP Transports et Manutention sont amenées à intervenir dans des cadres très spécifiques qui, de l’aveu même des principaux protagonistes, rendent les missions toujours différentes.
A. D.