À l’initiative de l’AUTF et de l’ADEME, la démarche Fret 21 séduit de plus en plus de chargeurs. Inspirée de la charte Objectif CO2 pour les transporteurs routiers, cette approche volontaire a été retenue par Herta pour valoriser ses actions visant à réduire l’empreinte carbone de ses transports. « Autour de quatre axes que sont l’optimisation des taux de chargement et des distances parcourues, la promotion des motorisations vertueuses et les achats responsables, Herta se fixe pour objectif d’abaisser de 10 % ses émissions de CO2 d’ici à 2020, soit une économie de 572 tonnes de CO2 par an », présente Marc Bernard, son responsable du service clients et transports.
Organisée en flux tendus et sous température contrôlée 0 à 4 °C de bout en bout, la logistique de la marque leader des rayons charcuterie/ traiteur est guidée par « la garantie fraîcheur et qualité de nos produits. De nos usines à Saint-Pol-sur-Ternoise (59), Illkirch-Graffenstaden (67), Herten (D) et Bâle (CH), aux magasins de la grande distribution, trois à six jours s’écoulent seulement ». Pour relever ce défi, la filiale du groupe Nestlé s’appuie sur trois plateformes frigorifiques, deux intégrées à Le Meux (60) de 9 000 m2 et à Lozanne (69) de 6 000 m2, et une externalisée auprès de STEF à Reichstett (67). « Une quinzaine de transporteurs routiers frigorifiques se partagent les flux amont usines-plateformes traités en camions complets, et autant les flux aval plateformes-bases logistiques distributeurs. Là, les transporteurs enlèvent des lots de plusieurs palettes qu’ils consolident sur leur agence frigorifique avant de livrer les bases distributeurs. »
Sur ce schéma, le premier axe de l’engagement Fret 21 de Herta autour de l’optimisation des chargements s’est traduit par une évolution sur son outil industriel et de ses unités logistiques. « Depuis 2017, nous avons remplacé les bacs plastiques que nous utilisions par des cartons fabriqués directement dans nos usines. Le recours au colisage en carton évite les transports retours des bacs. Il a permis également d’optimiser la palettisation de nos flux amont. Aujourd’hui, les complets au départ de nos usines sont chargés au moyen de 66 palettes gerbées sur deux hauteurs ». S’agissant des flux aval, de nouveaux modes de préparation ont été adoptés éliminant les palettes intercalaires avec pour conséquence de réduire le nombre de palettes retournées.
Consacré à l’optimisation des trajets, le deuxième axe repose sur la mise en œuvre de boucles en charge (ou backhauling). « Ce travail est mené en collaboration avec nos transporteurs et nos clients distributeurs ». Lors des livraisons, une recherche de rechargement est systématiquement étudiée. « Une approche similaire est conduite avec les enseignes de la distribution selon l’organisation de leurs propres tournées afin qu’elles coïncident avec des chargements sur nos plateformes logistiques. »
Pour ses flux amont usines-plateformes, Herta applique déjà ce backhauling. « Les camions complets au départ de notre usine de Saint-Pol-sur-Ternoise vers notre plateforme de Le Meux sont repris pour la livraison de bases logistiques distributrices dans le Nord, puis reviennent à Saint-Pol-sur-Ternoise. Tous les trajets sont effectués à plein limitant les kilomètres à vide. »
C’est justement sur ces rotations entre Saint-Pol-sur-Ternoise et Le Meux, distantes de 175 km, que l’industriel agroalimentaire a positionné son premier véhicule motorisé au gaz. Avec le concours du transporteur Seledis, filiale du groupe Dispam, ce véhicule de marque Iveco est opérationnel depuis le 1er avril et fonctionne au gaz naturel compressé. « Aujourd’hui, le gaz carburant procure le meilleur compromis entre performance routière, efficacité énergétique et qualité environnementale », selon Marc Bernard, qui confie le projet d’un second véhicule GNV à court terme. Pour les pleins, Seledis dispose de sa propre station tandis que deux projets sont en cours d’instruction pour la création de stations publiques à proximité de Le Meux et de Saint-Pol-sur-Ternoise. « Dès que possible, ces véhicules fonctionneront au biogaz. »
Quatrième et dernier axe, les achats transport mis en place par Herta consistent « à sélectionner des transporteurs engagés dans la charte Objectif CO2 et/ou le label CO2 ». Cette approche vaut pour les flux amont comme pour les flux aval.