Ce qu’elle a de particulier, la mondialisation de l’économie, c’est qu’elle a engendré, depuis qu’elle est devenue une réalité indiscutable, une sorte d’uniformité des goûts, des concepts, des looks, de la pensée, du foot… De Vladivostok à Sydney, de Dakar à Buenos Aires ou Hongkong, on consomme, on partage les mêmes types de produits standardisés. Le sourcing ? Made in China, même si le géant chinois – deuxième puissance économique mondiale – a bien voulu, ces dernières années, concéder quelques marchés (de produits basiques) à ses voisins asiatiques. Sur la carte des flux logistiques mondiaux, la Chine est au carrefour de l’ensemble des économies de la planète. Le textile européen a été le premier à se tourner vers le sourcing chinois à la fin des années 1980, en quête de moindres coûts de production. L’ensemble des industries manufacturières occidentales lui ont emboîté le pas au début des années 2000. Au point de faire de la Chine, la Samaritaine de l’économie mondiale. Mais, aujourd’hui, le géant asiatique est malade. Ses ports et ses usines tournent au ralenti. La faute à ce maudit virus qu’il exporte à travers le monde depuis près d’un mois. Les Bourses s’enrhument. Dans les entreprises, en France, les stocks se mettent à gonfler et le chômage partiel guette. Les transporteurs de conteneurs commencent à se rabattre sur les « trafics intérieurs ». La Chine est notre premier fournisseur de médicaments. Non contente de nous exporter ce maudit coronavirus après nous en avoir donné un avant-goût avec le Sras – en 2002 déjà – elle risque également de perturber le déploiement des soins médicaux dans le pays. Et si on parlait « relocalisation » ?
Éditorial