Fabrice Faure : La particularité de LIP est de ne réaliser que de l’intérim qualifié spécialisé, un peu à l’opposé des généralistes comme Adecco ou Manpower. On fait par exemple de l’industrie, mais avec des métiers spécifiques comme ceux de la tuyauterie ou de la chaudronnerie. Nous disposions d’une branche transport que nous souhaitions renforcer significativement. Avec le rachat de Mantrans, elle représente aujourd’hui 100 M€ de chiffre d’affaires, sur les 415 M€ de revenu du groupe, et nous restons conformes à notre vocation : être un acteur qui fonctionne par pôles spécialisés, sur des métiers qui nécessitent une vraie compétence professionnelle. Nous sommes aujourd’hui un acteur national avec 150 agences, avec une présence en Guyane et à l’étranger, en Suisse, au Luxembourg et en Belgique.
F. F. : Que ce soit dans le transport ou dans l’industrie, n’importe quel métier s’avère extrêmement pénurique. Tous secteurs confondus, quelque 5 000 postes restent non pourvus. La meilleure source de recrutement reste le bouche-à-oreille. Par ailleurs, plus un agent qui travaille chez nous est connu, très professionnel, plus les gens viennent naturellement vers nos agences. Pour les fidéliser, il faut les respecter, notamment en leur donnant du travail tout le temps. Ce qui fait notre force, c’est l’enchaînement des missions. Quand un intérimaire termine sa mission, il doit être replacé dès le lundi matin. C’est pour cette raison que tous nous suivent.
F. F. : Nous sommes en croissance depuis quinze ans. Nous notons en revanche des difficultés de plus en plus fortes sur les recrutements. De manière générale, je pense que le chiffre d’affaires, que ce soit dans nos agences ou chez nos concurrents, risque davantage de baisser à cause des difficultés de recrutement de plus en plus fortes qu’à cause du manque d’activité. En saison basse, en équivalent temps plein, nous avions la semaine dernière 8 000 personnes en poste, dont 2 000 dans le transport. En saison haute, nous tournons autour de 11 000 à 12 000 personnes en poste.