Le casse-tête européen

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Les solutions proposées par la société AS24 en matière de stations-service et de badges de télépéages ont été l’occasion de débattre autour des amendes injustifiées, de l’approvisionnement des camions au gaz, des solutions de télépéage et de la récupération de la TVA.

Depuis 2009, pour simplifier et fluidifier le marché du transport, l’Union européenne a élaboré la norme de télépéage European electronic tolling solutions (EETS). Les pays se mettent en règle progressivement, mais il y a des coûts pour que les infrastructures et les systèmes de collecte soient aux normes. Quelques opérateurs, comme AS24, proposent un nouveau boîtier de télépéage qui couvre la France, la Belgique, l’Espagne, le Portugal, l’Autriche (plus certains tunnels et ponts) et bientôt l’Allemagne. « On ouvre un seul pays à la fois, explique Marie Lassara, spécialiste des services destinés aux péages. Après l’Allemagne devraient suivre la Suisse, l’Italie, la Hongrie, la Bulgarie. » Certains transporteurs, qui semblent avoir des soucis sur cette destination, estiment que « l’Italie, ce serait vraiment bien ». Nouveau : on peut associer le badge à un autre camion en quasi-temps réel, et on active seulement le pays que l’on souhaite visiter.

Les autorités allemandes exigent que le chauffeur entre lui-même certains éléments liés à la facturation et que lui seul connaît, comme le nombre d’essieux, le poids. « En effet, observe l’un des participants, si le conducteur ne fait pas attention au nombre d’essieux, on paie plein pot ! » Une catégorie de conducteurs peut se montrer hostile à toute cette technologie. Ils se sentent « fliqués », et les boîtiers ou nouveaux systèmes s’accumulent.

La récupération de la TVA, un casse-tête

La performance du boîtier est primordiale, sans quoi le poids lourd, s’il n’est pas reconnu, peut encourir une amende. « Attention, si le boîtier se met au rouge, le conducteur est en défaut », explique Michel Le Vern, directeur régional chez AS24. « On m’a taxé quand je passais sur un pont, car j’étais au-dessus d’une autoroute. Il s’agit de quelques centimes mais au final, cela peut faire mal », témoigne un transporteur. Autre problème, la récupération de la TVA. Un vrai casse-tête pour les entreprises. Certains travaillent avec une société de récupération de TVA, d’autres ont déjà eu du fil à retordre : « Pour l’Espagne, j’ai eu beaucoup de mal à récupérer ma TVA, soit 90 000 euros, car l’État espagnol demandait des comptes à DKV. Cela a duré un an et s’est finalement réglé avec un avocat espagnol. »

Subventions : certains sont mieux lotis

La politique d’AS24 consiste à prévoir deux stations au GNC dans les agglomérations et de proposer une offre mixte de produits AdBlue, GNC, GNL… Le déploiement du réseau gaz GNC représente 17 ouvertures prochainement. Ce sur quoi les transporteurs rebondissent : « Si on ne s’équipe pas de camions au gaz, c’est parce qu’on ne trouve pas de stations. » Et le problème vient beaucoup des stations : sous-utilisées, elles n’ont pas assez de débit et fonctionnent mal. Certains transporteurs choisissent d’ouvrir une station privative. Ou de s’associer : « Avec Carrefour, on n’a plus le choix. On a des obligations vis-à-vis des chargeurs. On veut bien acheter le foncier. »

Certains sont mieux lotis que d’autres concernant le choix de s’équiper en camions fonctionnant au gaz : « En Aquitaine, nous avons beaucoup de chance. On nous finance le delta avec le gazole. Avec la prime et GRDF, cela ne nous coûte pas plus cher », souligne un dirigeant. Question subvention, Michel Le Vern conseille à ses clients de constituer le dossier dans les délais. « Attention aux exigences : déflecteurs, creusage des pneus, écoconduite. La déclaration, sur l’honneur, s’effectue auprès d’AS24. » « Certains ne le font pas et ne récupèrent même pas la TICPE », semble-t-il. Les transporteurs de taille moyenne sont souvent mal informés à ce sujet.

Débat carburant : À quand un retour de l’écotaxe ?

L’achat de carburant, une problématique qui peut en cacher une autre : « J’ai travaillé sur un groupe pilote pour acheter du gazole hors taxes », explique un transporteur. « Moi, je ne le souhaite pas. Je suis partisan de l’écotaxe, explique un autre patron. Sur certains sujets, notre profession n’est pas très mature. Elle n’a pas compris à l’époque. »

Un autre transporteur estime qu’« on s’est trompés ». Aux yeux de l’un de leurs confrères, l’écotaxe « était une opportunité, car plus c’est collecteur d’impôt, mieux c’est. Une solution contre le dumping social et le dumping fiscal. On avait un dispositif de répercussion légale. Et les étrangers auraient payé sur nos routes aujourd’hui ».

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