Former davantage pour combler les besoins en main-d’œuvre et garder ses salariés. La profession a redoublé d’effort en la matière en 2018 selon le rapport de l’Observatoire prospectif des métiers et des qualifications dans les transports et la logistique (OPTL) 2019. Les titres professionnels ont ainsi augmenté de 8 %, à 39 610, dans l’ensemble des métiers du transport et de la logistique. Ils séduisent presque deux fois plus que les diplômes d’État, qui ont subi une baisse de 3 %. Davantage de formations certifiantes ont été financées par l’AFT en 2018 (44 385 contre 39 000 en 2017). Le recours à l’alternance s’est par ailleurs accru. Les contrats de professionnalisation ont ainsi augmenté de 34 %. « Avec la réforme, on peut s’attendre à ce que cette hausse se poursuive l’année prochaine », note Valérie Castay, chef de projets Études à l’AFT. Parallèlement, le nombre de tuteurs formés en 2018 au titre de l’accompagnement des contrats de professionnalisation a augmenté d’environ 25 % dans le TRM. Fin 2018, plus de 6 200 apprentis suivaient une formation, soit 17 % de plus qu’en 2017, après + 8 % l’année précédente. Les effectifs inscrits en première année d’apprentissage augmentent même de 25 % en 2018. Le taux de placement à six mois après la fin de la formation en apprentissage en transport-logistique est à 80 %. Les périodes de professionnalisation, destinées aux salariés en CDI, visent à favoriser le maintien dans l’emploi des salariés. Elles ont augmenté de 30 % en 2018, après + 12 % en 2017. Au 1er janvier 2019, la période de professionnalisation a laissé place au dispositif Pro-A, conçu pour relancer la reconversion ou la promotion des salariés les moins qualifiés par l’alternance. La branche travaille actuellement sur un accord pour que les entreprises du secteur puissent y avoir recours. Six mois après la fin de leur contrat, 85 % des sortants des contrats de professionnalisation se trouvent en emploi ou poursuivent l’alternance, 57 % sont en CDI, 28 % en CDD.
Plus de 11 800 salariés de la branche ont mobilisé leur compte personnel de formation (dont 10 137 dans le TRM), soit 1,6 % de plus qu’en 2017. « Leur utilisation devrait s’accélérer avec le lancement de l’appli en 2019 », indique Valérie Castay. La mobilisation du plan de formation a augmenté de 15 % en 2018 dans les établissements de moins de 10 salariés (+ 7 % en 2017) et de 38 % dans les entreprises d’au moins 10 salariés. Depuis le 1er janvier, le plan de développement de compétences remplace le plan de formation et rassemble l’ensemble des actions de formation retenues par l’employeur. Pour mieux estimer l’attractivité de la filière et ses points faibles en matière de formation, une étude a été réalisée par l’AFT en 2019 auprès de bénéficiaires et d’entreprises du transport sur les formations aux métiers de la conduite (TP conducteur et Fimo). Pour un quart des personnes interrogées, des compétences manquaient à la prise de poste, notamment la manipulation du chronotachygraphe, le bâchage/débâchage ou encore l’arrimage de différents types de marchandises. Autre information issue de l’étude, quasiment tous les employeurs mettent en place un processus d’intégration des nouveaux conducteurs routiers dans l’entreprise. Dans la majorité des cas, le nouveau conducteur est placé en double avec un conducteur plus expérimenté. L’effort de formation devra être maintenu en 2020 pour satisfaire les besoins des entreprises, soutient Bruno Lefebvre, président de l’OPTL. La croissance annuelle de l’emploi salarié est en effet estimée à 3 % dans le secteur du TRM en 2020, engendrant quelque 30 850 besoins nouveaux en comptant les créations nettes en emploi et les besoins en renouvellement. Pour y répondre, quelque 5 000 conducteurs PL supplémentaires par rapport à 2018 devront être formés.