David Sagnard, en colère contre son syndicat

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Déjà en 2014, au moment du feuilleton écotaxe, il faisait partie des dirigeants d’entreprise les plus remontés, ceux qui se déclaraient favorables au rapport de force avec le gouvernement de l’époque. Ne plus subir, démontrer sa force, tel était le credo du patron des Transports Carpentier (62), à l’époque critique envers la direction nationale du syndicat patronal (FNTR) auquel il est adhérent, jugé trop éloigné des réalités du terrain. David Sagnard n’a pas évolué d’un pouce au moment où le combat se porte à présent sur les 2 centimes de ristourne gazole et, plus largement, sur les autres mesures Borne. Le président de la FNTR 62 (au travers de la Chambre syndicale des transporteurs du Pas-de-Calais) a « pris la route » au lendemain d’un sondage auprès de ses troupes, favorables au passage à l’action (voir par ailleurs). Son questionnaire a été, par la suite, repris par le national pour être diffusé dans les régions FNTR. Résultat, selon une note que s’est procurée l’Officiel des transporteurs : « Une très large majorité d’entre eux [les syndicats locaux, Ndlr] s’est de nouveau prononcée contre des actions de mobilisation. » Syndicats qui ont toutefois « été laissés libres d’agir sur le terrain si leurs adhérents en exprimaient le souhait (…) ». La direction FNTR tient à mettre en avant « le choix de [son] action parlementaire » qui a abouti à la suppression, par les sénateurs, de l’article 19 de la loi de finances 2020, laquelle porte le rabotage de la ristourne gazole. En tout état de cause, David Sagnard n’en démord pas : « C’est bien d’agiter le chiffon rouge, mais il faut montrer que les transporteurs ne s’y retrouvent pas. Ce sera aux adhérents de décider s’ils continuent de verser leurs cotisations ou pas. » Pour l’acte II de leur plan de mobilisation, les patrons de la FNTR 62 ont mis au point un compte d’exploitation géant pour « faire la démonstration de ce qui reste au transporteur quand il a payé toutes ses charges ». Un affichage prévu devant les permanences de députés LREM et MoDem. David Sagnard s’est livré à un petit calcul : « Pour un petit transporteur, et selon les données CNR, la marge annuelle par véhicule et par an équivaut à environ 1 400 euros. Appliquez-y la réduction de la ristourne gazole (600 euros), il ne reste plus grand-chose et ce, sans compter la suppression de la DFS. Nous sommes les dindons de la farce et cela ne peut plus durer. »

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