S’arc-bouter au seul levier du lobbying parlementaire et continuer de maintenir le fil du dialogue avec le gouvernement ? Opter finalement pour la manière forte ? Ou alors jouer sur les deux tableaux, comme semble s’y résoudre l’OTRE avec ses actions de barrage filtrants du 7 décembre ? En tout cas, en cette fin d’année, les organisations patronales du TRM se trouvent exposées à la crédibilité de ces slogans qu’elles ont brandis face au gouvernement Valls en janvier 2015, lorsque ce dernier leur a fait avaler la pillule d’une hausse de 4 centimes par litre de la TICPE en compensation de la « suspension sine die » de feu l’écotaxe. « Pour solde de tout compte », ces 4 centimes avaient alors lancé les uns. « Toute nouvelle fiscalité constituerait une ligne rouge », avaient réagi les autres en menaçant de contraindre les Français à sortir leur bicyclette si, d’aventure, il venait à un gouvernement l’envie brûlante de piocher une nouvelle fois dans les poches des transporteurs. « Ligne rouge », « solde de tout compte » : Élisabeth Borne et ses annonces du début de l’été mettent aujourd’hui les fédérations professionnelles devant leurs engagements – leurs menaces – de 2015, à l’image de ce collégien qui gonflerait ses muscles en direction d’un autre auquel il lancerait « tu vas voir ta gueule à la récré ». Les enjeux sont trop sérieux pour parler de cour de « récré ». Pour autant, le climat qui prévalait au moment de l’écotaxe semble toujours d’actualité. Beaucoup parmi les TPE expriment publiquement (sur les réseaux sociaux) une envie d’en découdre. Des collectifs se sont formés à divers points du territoire. Comme en 2014, y compris parmi les dirigeants régionaux d’organisations patronales, on exprime son désaccord avec la « ligne » nationale, à l’image d’un David Sagnard (FNTR 62) dans nos colonnes cette semaine. Que sortira-t-il des prochaines réunions de la commission mixte paritaire du Parlement ? Réponse entre les 18 et 20 décembre…
Éditorial