Drôle de période, partagée entre euphorie et pessimisme. Euphorie au sortir du salon Solutrans, qui a fait battre le cœur de la profession à l’unisson. Sans doute pas évident pour la multitude de transporteurs rencontrés dans les allées du salon lyonnais de capter et de mesurer toute la portée des innovations qu’il leur a été donné de toucher du doigt. L’apport d’un « coach », sous les traits d’un commercial maison, ne sera pas de trop dans les semaines qui viennent. En tout cas, constructeurs de véhicules industriels, carrossiers, équipementiers, fournisseurs de logiciels, de solutions informatiques et d’accessoires ont rivalisé d’imagination dans la présentation de leurs nouvelles collections. L’innovation est à tous les étages. Elle a pour fil rouge d’offrir toujours plus de productivité, de compétitivité, à un transporteur qui joue son avenir proche à deux centimes près. C’est le volet « pessimisme » du moment. Deux centimes ? C’est le montant de la ristourne gazole que le gouvernement entend raboter dans son projet de loi de finances 2020. L’inquiétude est grande dans les rangs patronaux de passer une nouvelle fois pour la vache à lait du gouvernement au moment de se présenter à la caisse pour le financement des infrastructures nationales. C’est ce sentiment d’être les seuls acteurs, parmi les usagers de la route, à être mis à contribution qui fait grandir la colère collective… Les transporteurs ont l’air partis pour faire entendre leur voix dans le concert de mécontentement généralisé…
Éditorial