Alain Chabert : Il y a deux modalités d’action possibles : le financement et la mise en place d’une politique de séduction. Le niveau des péages, par exemple, sera faible au regard d’autres projets où cela n’a pas vraiment fonctionné comme le tunnel Perpignan-Figueras. Cela permettra de rembourser les coûts d’exploitation avec les péages. Il faudra aussi rendre la route moins attractive toujours en jouant sur les péages, via des taxes sur le gazole, par exemple. Le principe de l’incitation, qui fait partie des dépenses de fonctionnement, ne peut pas fonctionner sur le long terme. Je crois qu’entre l’Italie et la France, nous sommes sur un investissement et il faut éviter de créer des dépenses de fonctionnement pérennes. L’incitation viendra d’elle-même par les gains économiques permis par le tunnel. Sur la traversée des Alpes entre Suse et Saint-Jean-de-Maurienne, chaque tonne de marchandise transportée coûtera 40 % moins cher par rapport aux lignes actuelles.
A. C. : Des aménagements sont en cours. Je pense au tunnel de Tende entre Nice et Gênes, mais ce sont des travaux à but touristique. Il y a aussi la mise en sécurité du tunnel du Fréjus mais sans augmentation de sa capacité. Il n’existe pas de démarche identique à celle de la LGV pour donner une ambition en termes de protection de l’environnement à travers le report modal.
A. C. : Les problèmes sont derrière nous. Le soutien de l’Union européenne ne fait qu’augmenter et nos chantiers avancent. Les travaux principaux progressent, comme on peut le voir dans la vallée de la Maurienne. Notre premier tunnelier est arrivé au bout des 9 kilomètres il y a quelques semaines et nous avons organisé un énorme événement en présence du nouveau secrétaire d’État français. Nous y avons convié 1 500 personnes, des habitants de la vallée, à l’occasion d’une journée portes ouvertes pour constater l’avancée des travaux. Côté italien, la situation est différente, il va falloir attendre le prochain lot d’appels d’offres pour la construction des niches de croisement dans la descenderie de la Maddalena et celle d’un échangeur.