Un début d’année 2020 qui ne dérogera pas à la règle pour les usagers de la route : il leur faudra un peu plus mettre la main au porte-monnaie pour emprunter les autoroutes françaises l’année prochaine. C’est Jean-Baptiste Djebbari « himself » qui l’a indiqué au micro de RTL le 3 novembre : le prix des péages devrait augmenter de 1,8 % à 1,9 % au 1er février prochain. Cette déclaration aura-t-elle pour effet de donner un second souffle aux Gilets jaunes, on s’en rappelle, apparus sur la scène médiatique au moment de l’annonce par le gouvernement d’une hausse de la TICPE pour le 1er janvier 2019 ? Sans doute que non… Cette nouvelle augmentation n’est pas, toutefois, sans mettre mal à l’aise le secrétaire d’État aux Transports, surpris dans un délicieux exercice de grand écart. S’il la juge « contestable », Jean-Baptiste Djebbari la justifie par l’existence des contrats passés, sous la présidence Hollande, entre l’État et les sociétés d’autoroutes, et qui prévoient des augmentations chaque année en fonction du niveau de l’inflation et d’autres paramètres. Selon les concessionnaires, la dernière augmentation passée aux usagers de la route (entre + 1 % et + 1,5 %) en février dernier a permis de dégager une enveloppe de 700 M€ destinés à la construction de 23 échangeurs et à la réalisation de travaux environnementaux. On s’en souvient – et il n’a pas manqué de le rappeler dimanche dernier – le jeune député Jean-Baptiste Djebbari avait dans un passé récent proposé l’idée d’une gestion des autoroutes par l’État (elles ont été privatisées en 2006 pour 15 Md€). Il se projetait sur la période 2031–2036, à laquelle les plus grosses concessions autoroutières devaient arriver à échéance. Statu quo ou retour à l’avant 2006 ? « Les deux options sont sur la table », a souligné le secrétaire d’État. En l’espace de dix ans (après la privatisation), les tarifs autoroutiers ont flambé de 20 %. Juteuse privatisation…
Éditorial