L’accent sur les porteurs PL

Exposée sur deux véhicules représentatifs de la demande hexagonale – un Iveco Daily au PTC de 7,2 t et un Renault série D 12 t –, la gamme FrigoLine City vise à renforcer la présence de Lamberet sur le marché des porteurs PL, marché sur lequel il revendique, sur le segment PTC = 12 t en France, une part de marché de 40 % hors loueur institutionnel (en clair Petit Forestier, propriétaire du carrossier Lecapitaine).

« Cette ligne de produits s’adresse à un large éventail de clients, depuis les professionnels des métiers de bouche jusqu’aux transporteurs publics, en passant par des privés comme les grossistes alimentaires ou distributeurs, indique Franck Altmayer, directeur produit VI chez Lamberet. Le marché représente en France +/– 600 véhicules/an, dont 70 % en location (Petit Forestier en capte près de la moitié) et nous y sommes peu présents. C’est aussi un segment important en Allemagne, avec 1 000 unités/an, et qui progresse en Italie avec les difficultés d’accès aux centres des cités historiques. Nous rencontrons le même phénomène en France avec des villes comme Carcassonne, Granville ou Saint-Malo, qui requièrent des véhicules de moins de 2,30 m de large. »

Conçue pour les light trucks, la série FrigoLine City est donc largement déclinée et propose de nombreuses options d’adaptation métier. Elle offre ainsi quatre largeurs de carrosserie (2,10 m ; 2,21 m ; 2,31 m et 2,46 m intérieur), des hauteurs (1,95 m à 2,04 m intérieur) variant par pas de 50 mm et des longueurs jusqu’à 7 m hors tout.

Plusieurs versions d’accès, ouvrants, pavillons et planchers (polyester avec ou sans renfort arrière, plancher alu) en diverses épaisseurs (108 mm ou 135 mm pour les planchers) sont également disponibles.

Les cellules offrent une charge utile supérieure de 10 % à la série précédente avec des parois 85 mm et un plancher de 135 mm dont la conception a été modifiée (structure dispensant des anciens renforts). Elle offre, en outre, un cadre arrière alu à seuil inox en lieu et place de l’ancien tout-inox. Ce cadre, qui intègre une rampe de feux LED – Safelight Ramp, est compatible avec le rideau arrière automatique Distri + 100 % pneumatique, quelle qu’en soit la largeur.

Divers items directement hérités de la conception des semis de la marque améliorent l’ergonomie et l’aérodynamique des FrigoLine. L’arrière lisse des portes à fermetures encastrées (pour plus de sécurité) réduit ainsi la traînée de 3 % (au-delà de 80 km/h), comme les profils avant d’angles de caisse Cx Profil System. L’adoption de charnières de portes à double nœud et rattrapage automatique – assurant un retrait des portes de 40 mm – participe pour sa part à l’ergonomie et à la durabilité des caisses. Une cellule de 4,65 m x 2,23 m extérieurs en hauteur de 1,95 m sera exposée à Lyon sur un Daily 70C14 CNG.

Homologuée FRC X et équipée d’un groupe Pulsor 500 Carrier 100 % électrique, avec génératrice dédiée et prise secteur 480 V, elle recourt à des parois de 60 mm, un pavillon de 85 mm et un plancher de 108 mm.

La seconde cellule exposée (sur Renault D 12 t) est une caisse FRC (groupe ThermoKing diesel électrique T160), de 5,20 m x 2,44 m en hauteur 2,45 m, équipée en penderie à viande (bi-rails Norman avec aiguillage postérieur monorail). Elle dispose d’un demi-porte viande BeefLift – portique hydraulique de déchargement assisté développé par Lamberet avec Norman – d’un escabeau central à six marches et d’un hayon rétractable 1,50 t Dhollandia.

Le carrossier bressan exposera aussi un Volvo FE 12 t à caisse tri température de 7,15 m intérieur (deux demi-compartiments avant séparés avec porte latérale pour surgelés et marée plus un arrière de 5,50 m en positif). Dotée de trois évaporateurs indépendants alimentés par un Carrier Supra 1250 MT City, la cellule dispose d’un rideau à assistance pneumatique Distri + de dernière génération et d’un hayon rétractable 1,50 t.

Le porteur est transformé en véhicule connecté avec des capteurs de différente nature adressant leurs informations à un boîtier de multiplexage qui alimente une base de données exploitée par des algorithmes. Le développement intègre une application smartphone (App Lamberet) s’appairant en Bluetooth au porteur en boucle locale sans abonnement pour action et/ou contrôle à distance. Il permet d’établir une communication bidirectionnelle avec les systèmes télématiques du transporteur.

L’arrivée de cette offre de connectivité exploitant un Can-Bus multiplexé sur porteur demeure une première pour Lamberet, qui a développé ce véhicule conjointement avec l’entreprise luxembourgeoise La Provençale.

Multiplex permet de contrôler et sécuriser l’ensemble des fonctions d’un porteur (ou d’une semi) : gestion marche-arrêt moteur et interactions avec le groupe, le hayon, les ouvrants et les différentes fonctions de la carrosserie. Contrairement aux systèmes traditionnels où chaque fonction électrique est gérée indépendamment avec un nombre de câbles important et une logique de communication limitée, le multiplexage offre de nombreux avantages.

Du point de vue de l’utilisateur, il permet un pilotage et un séquençage programmables de l’ensemble des fonctions du véhicule avec une possible gestion automatique des procédures de sécurité (par exemple la programmation d’alertes ou d’interdictions en cas d’usage inadapté). Il autorise l’ajout de fonctions préprogrammées, le cas échéant en rétrofit (par exemple l’ajout d’option anti-démarrage inopiné).

Côté maintenance, la disponibilité des données – prérequis à la maintenance prédictive – et l’analyse automatique de la santé des composants facilitent la mise en place de plans d’entretien optimisés.

La fonction administrateur bénéficie pour sa part de la récupération d’informations multi-plateforme et d’une connexion au réseau embarqué, avec la possibilité d’actions et de contrôle (communication bidirectionnelle).

Le système utilise un boîtier et un connecteur étanches éprouvés à technologie « durcie » pour exploitations en conditions extrêmes (travaux publics/agricoles). Il centralise les informations des composants liés au châssis, à la carrosserie et aux équipements et les met à disposition sur l’interface Lamberet.

Multiplex permet d’associer/synchroniser les différentes fonctions du véhicule et de ses équipements pour plus de sécurité et d’ergonomie. Il autorise un séquencement automatique de ces fonctions, selon un programme (paramétrable) prédéfini optimisé pour le client.

Les fonctions de sécurité intègrent ainsi diverses alertes : clignotement du plafonnier à l’activation du rideau ; alerte marchepied ou hayon sortis par celui du bandeau LED ; et sécurité démarrage moteur, détection et alerte d’enfermement couplé à la fermeture d’une porte et au capteur PIR* de plafonniers ; limitation de vitesse porte ou rideau ouverts avec message au tableau de bord.

Les fonctions d’ergonomie proposent, elles, l’éclairage à l’ouverture des portes, l’activation des feux de travail et de marchepied à l’utilisation du rideau ou du hayon, la mise en marche et l’optimisation du fonctionnement des rideaux d’air selon l’ouverture des portes, et le différentiel de température intérieur/extérieur ou la synchronisation d’utilisation hayon/rideau.

La maintenance profite de la détection/ alerte de dysfonctionnement d’un évaporateur, ventilateur, plafonnier, feu extérieur ou rideau d’air, idem pour la capacité batterie en lien avec l’utilisation du hayon avec protection (désactivation hayon) et redémarrage moteur.

« Multiplex offre trois innovations majeures, résume Franck Altmayer. Tout d’abord, il devient possible de générer une standardisation programmable personnalisée pour chacun selon son propre cahier des charges. Ceci sécurise la répétition automatique des bonnes pratiques en termes de sécurité, ergonomie, efficience et fiabilisation des tournées. Ensuite, le conducteur dispose d’un accès simple à une télécommande déportée générale du véhicule, dont les informations dans leur intégralité sont centralisées en temps réel et accessibles pour optimiser l’exploitation. Elles alimentent également un plan de maintenance prédictive, réduisant les durées d’immobilisation et les coûts d’entretien. »