La prestation d’évaluation des capacités fonctionnelles (PECF) sera désormais accessible à davantage de personnes en situation de handicap. Créée fin 2012 sous l’impulsion de la FNTR Bretagne, elle n’était proposée jusqu’à présent que dans le centre Aftral de Cesson-Sévigné (35). Les centres de Monchy-Saint-Éloi (60), Toulouse et Lyon en sont maintenant également équipés « pour mieux quadriller le territoire et pour que les personnes en situation de handicap ne soient pas obligées de se rendre à Rennes, indique Loïc Charbonnier, P-dg de l’organisme de formation Aftral. Davantage de personnes pourront en bénéficier. » Un élargissement bienvenu puisque, depuis sa création, cette prestation a permis à plus de 170 personnes de tester leurs aptitudes à prendre ou reprendre la route malgré un handicap mais sa situation géographique limitait son service. À peine 30 % des personnes qui en ont bénéficié provenaient d’autres régions, pour des raisons d’accessibilité et de coûts. La PECF, prise en charge par l’Agefiph, s’adresse aux personnes en situation de handicap qui souhaitent intégrer les métiers de la conduite ou qui voudraient régulariser un permis lorsqu’elles l’ont perdu suite à un handicap. « Cette prestation est un outil d’aide à la décision visant à accompagner les personnes qui peuvent poursuivre dans cette voie mais aussi ceux qui, à l’issue de la prestation, constatent d’eux-mêmes qu’ils ne peuvent plus, précise Valérie Lardière, directrice des centres Aftral de Cesson-Sévigné (35) et de Saint-Brieuc (22). Cette prestation incite ceux qui ne peuvent plus être titulaire du permis à choisir un autre projet. » (voir OT n° 2973 pour plus d’information sur le parcours et les aides de financement).
Ces simulateurs permettent des aménagements conséquents pour s’adapter aux différents handicaps, notamment grâce à la multiplicité d’accès aux commandes de conduite : commande de navigation wi-fi, possibilité d’inversion des pédales, joystick télécommandé, « boules » de commande pour éviter d’avoir à tourner le volant, accompagnement à la montée aux commandes par le biais d’assistance… « Le secteur doit s’ouvrir et favoriser des aménagements pour les salariés qui souhaitent évoluer dans cette profession, soutient Benjamin Laurent, directeur délégué de la fondation Carcept Prev qui a financé des simulateurs PMR. C’est le rôle donné à ce simulateur de conduite qui doit permettre d’évaluer les aptitudes des candidats afin qu’ils puissent poursuivre ou non dans cette voie professionnelle. » Car cette prestation reste un outil d’aide à la décision pour accompagner les personnes en mesure de poursuivre cette voie mais aussi ceux qui, à l’issue de la prestation, constatent d’eux-mêmes qu’ils ne peuvent plus et doivent changer de projet. En juin 2017, l’entreprise Rouxel Logistique (56) avait été récompensée par les Trophées Carcept Prev après avoir permis à un salarié amputé du bras droit de reprendre la route.
Alors que la loi Avenir professionnel du 5 septembre 2018 apporte de nouvelles mesures pour inciter les entreprises à recruter davantage de personnes en situation de handicap, le secteur s’avère loin du seuil de l’OETH (obligation d’emploi des travailleurs handicapés), établi à 6 % de l’effectif salarié global. Selon le rapport de l’OPTL (Observatoire prospectif des métiers et des qualifications dans les transports et la logistique) 2018, sur les 358 581 salariés que comptait le TRM fin 2017, 17 601 travailleurs handicapés étaient employés dans le secteur. Les 4 014 établissements du secteur assujettis à l’OETH répondaient à un taux d’emploi global de 3,21 %. Néanmoins, les emplois de la branche requièrent des conditions d’aptitude particulière et les entreprises peuvent bénéficier d’une minoration de l’obligation d’emploi (voir ci-dessous). Pour autant, la branche, tous secteurs confondus, emploie de plus en plus de personnes en situation de handicap, avec 12 868 employés handicapés en équivalent temps plein en 2017 contre 10 375 en 2014 (+ 9 %) et + 11 % en nombre de personnes physiques. Par ailleurs, 342 établissements de la branche ont signé un accord relatif à l’emploi des travailleurs handicapés, soit 25 de plus qu’en 2015.