Éric Hémar : Le sentiment qui domine, c’est que nous sommes face à un monde des pouvoirs publics qui ne comprend pas les mécaniques de notre métier. Nous représentons un métier d’entreprises de service qui s’adaptent à moult contraintes (RH, véhicules, douanes…). Là où cela fonctionne bien, c’est lorsque nous évoluons dans un environnement prévisible. Mais, lorsque vous devez composer avec des changements dans la fiscalité d’entreprise ou d’entrepôt, dans des normes, il vous faut du temps. Force est de dire, par conséquent, que la batterie de mesures que nous venons d’« encaisser » va dans le sens contraire de tout ce que nous préconisons.
E. H. : Non, notre travail va consister à remettre le métier sur l’ouvrage, à continuer d’expliquer nos prérogatives et faire savoir à nos interlocuteurs qu’on ne traite pas un secteur de la sorte avec le risque qu’un tiers de sa marge disparaisse en l’espace de quelques mois. Rappeler aussi que derrière le monde de la logistique, c’est la compétitivité industrielle de la France qui se perd.
E. H. : Cette plateforme commune est plus que jamais nécessaire. Son seul intérêt serait de forcer les acteurs professionnels et les pouvoirs publics à se positionner dans une logique de prévisibilité et de plans d’action partagés. Mettons les sujets sur la table pour faire évoluer les choses. La plateforme a vocation à faire prendre conscience aux pouvoirs publics que les dirigeants du secteur sont en mesure de s’entendre sur de vrais objectifs stratégiques, notamment le développement durable. À condition d’avoir de la prévisibilité…