Un réseau routier délabré

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Jamais le gouvernement allemand n’avait autant investi dans les routes que depuis deux ans. Pourtant, le réseau — longtemps négligé — est largement délabré. 17 % des kilomètres d’autoroutes sont en mauvais ou très mauvais état. Le taux atteint même 34 % pour les routes nationales. Mais le pire, comme l’admettait le gouvernement fédéral interpellé sur ce point par les Verts au Bundestag, est la qualité des ponts. La moitié de ces infrastructures est jugée dans un état « insuffisant » à « mauvais ». Selon l’index World Competitive du Forum économique mondial, l’Allemagne ne figure désormais plus dans le top10 des pays disposant du meilleur réseau routier. Le pays ne se situe plus qu’en 16e position, derrière les Pays-Bas, le Portugal ou Taiwan. « L’Allemagne a trop peu investi dans les routes depuis 2013, souligne le magazine Focus au sujet de l’état des routes allemandes. En prenant en compte l’inflation, l’Allemagne investit moins dans ses infrastructures que voici 20 ans ! » « Le problème de la qualité des routes concerne tout le pays, surtout les routes les plus utilisées de l’ouest du pays, déplore Adolf Zobel, secrétaire général adjoint de la fédération des Transporteurs BGL. À l’est de l’Allemagne, la situation est meilleure, grâce au plan d’investissement décidé à la Réunification. Récemment, il a fallu fermer le pont sur le Rhin de Leverkusen à la circulation des camions. C’est l’un des ponts les plus empruntés du pays. Pour nous, c’est un signe que trop peu a été fait pour le réseau au cours des dernières années ».

Il manquerait 30 Md€ aux transports

L’État fédéral a investi 13 milliards d’euros dans les transports en 2016 ; 14 milliards en 2017, soit une progression de 30 % par rapport à 2005. Mais les retards d’investissements se sont accumulés, au point d’atteindre 30 milliards d’euros selon certaines estimations. En 2013, la Commission Bodewig, du nom d’un ancien ministre social démocrate des Transports, estimait qu’il faudrait investir 7,2 Md€ supplémentaires par an pendant 15 ans pour stabiliser la qualité du réseau et rattraper le retard. Les dépenses réelles n’ont progressé que de 1,5 milliard d’euros par an.

« Tout dépend du budget fédéral, rappelle Adolf Zobel. À l’heure actuelle, le réseau routier reçoit 50 % du budget alloué aux transports. Le rail et les voies fluviales se partagent le reste. L’an passé, l’État fédéral a investi 5 milliards dans les routes et prévoit 7,5 Md€ cette année. C’est un peu mieux mais ça ne suffit pas pour compenser le retard pris ».

Le ministre sortant des Transports, le chrétien social Alexander Dobrindt, avait la réputation d’être favorable au transport routier. Le secteur espère maintenant beaucoup de la nouvelle coalition CDU-SPD menée par Angela Merkel, dans un contexte économique favorable. En 2016 et 2017, le budget fédéral a dégagé un excédent de quelque 18 Md€. Mais les deux partenaires de coalition n’avaient alors pas réussi à se mettre d’accord sur la répartition de ce pactole. L’extension au péage autoroutier pour les camions à l’ensemble des routes nationales à compter du 1er juillet devrait assurer 2 Md€ supplémentaires pour l’entretien des routes.

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