Supprimer les risques de chute de hauteur, réduire les risques de troubles musculo-squelettiques (TMS) et réaliser un gain de productivité. Le groupe de transport et de logistique MGE, qui emploie 520 salariés dont 390 conducteurs, est parvenu à atteindre ces trois objectifs en installant un système automatique de bâchage et débâchage des bennes. « Lors d’une analyse des accidents du travail, nous avions décelé beaucoup de chutes de hauteur ainsi que des troubles musculo-squelettiques, indique Nadège Robert, responsable QHSE. Ces risques se concentraient en très grande majorité autour de la manœuvre des bâches sur les bennes. Nous avons alors recherché un dispositif qui permettrait d’éviter les manipulations en hauteur. » Le directeur des achats, Bruno Lavergne, s’est alors informé sur les équipements existants à l’occasion de plusieurs salons. La société néerlandaise, Fliptop, a ainsi retenu son attention grâce à son concept de bâchage et débâchage automatique. Le système n’étant pas encore commercialisé en France, MGE Transports a chargé le carrossier belge STAS de produire une benne intégrant ce dispositif. Le prototype a été réceptionné par le transporteur en avril 2015. Début 2016, après 8 mois de tests concluants, le groupe a décidé d’acquérir huit autres bennes de 59 m3 ainsi que sept de 39 m3. Puis la bâche automatique a été adoptée pour chaque nouvelle arrivée dans l’un des cinq sites hexagonaux de MGE Transports. Aujourd’hui, 20 % de son parc en est équipé.
Le conducteur n’a plus besoin de se positionner sur la passerelle pour ouvrir la bâche. L’ouverture automatique lui permet de réaliser les opérations de bâchage et débâchage depuis sa cabine, à l’abri, grâce à une télécommande. Outre le bâchage automatique, la benne est équipée de « contrôleurs de dévers » qui bloquent la montée du vérin en cas de dénivelé supérieur à 4°. Les conducteurs doivent alors rechercher un endroit plus stable pour vider en sécurité. Les suspensions se dégonflent également de manière automatique, diminuant les risques de renversement au bennage. « La stabilité est bien supérieure à un système classique car nous sommes cloués au sol », témoigne Claude Schirr, conducteur.
Des feux LED ont aussi été incorporés à l’arrière du véhicule, créant un éclairage similaire à la lumière du jour lorsque les chauffeurs enclenchent la marche arrière en pleine nuit. « Depuis l’intégration de l’ensemble de ces équipements, nous n’avons aucune chute à déplorer sur les camions équipés », indique Nadège Robert. Et, précise-t-elle, l’utilisation du système par les conducteurs ne requiert qu’une brève formation. L’intégration de ces équipements a généré un autre effet positif pour l’entreprise qui affiche un chiffre d’affaires de 56 M€ : un important gain de productivité. « Nous ne nous attendions pas à ce que ce système fasse gagner autant de temps aux conducteurs lors du bennage par rapport aux opérations manuelles », souligne Nadège Robert. Afin de remédier aux TMS repérés lors de l’analyse, un travail d’ergonomie et des formations ont visé à réduire les mouvements et postures à risque. « La bâche a aussi permis d’amoindrir les risques provoqués par des postures complexes, note la responsable, par exemple lorsque la bâche se bloquait ».