Grâce à un boitier amovible placé au volant et à l’adaptation de son trajet, un salarié handicapé des Transports Rouxel Logistique a pu reprendre la route. Laurent Jeffroye, salarié dans le secteur du transport depuis ses 18 ans, a été amputé du bras droit à la fin des années 90. Devenu exploitant après la perte de son emploi de conducteur, il rejoint Rouxel Logistique en 2015 et souhaite reprendre la route. « Après mon accident, j’ai toujours voulu récupérer mon permis et prouver que j’étais capable de conduire malgré mon handicap », confie-t-il. Devant la détermination du salarié, le groupe familial, créé en 1940 et qui regroupe aujourd’hui 1 050 salariés, se penche sur la possibilité d’adapter un véhicule. Mis à contribution, le formateur de l’entreprise Christophe Godefroy liste alors les contraintes quotidiennes auxquelles est exposé le salarié afin d’aménager au mieux son poste de travail. Après plusieurs démarches effectuées seule, l’entreprise établit des contacts auprès de la Carcept Prev et de l’Agefiph pour obtenir plus d’informations, notamment sur les aides financières disponibles.
L’entreprise passe au crible les nouvelles techniques disponibles et leur adaptabilité à un handicap précis. « Les techniques actuelles peuvent permettre à des personnes handicapés de prendre le volant, indique Daniel Rebelo, directeur de l’antenne logistique du groupe depuis quatre mois. Cette démarche n’est en rien anodine pour une entreprise. » Ainsi, explique-t-il, si plusieurs produits existent, tous ne sont pas forcément compatibles selon les handicaps et doivent être étudiés. Le choix de l’entreprise s’est finalement porté sur un boîtier au niveau du volant, accessible par le bras valide et regroupant toutes les manettes (clignotants, feux, essuie-glaces, klaxon…). Avant de laisser Laurent Jeffroye prendre le volant, l’entreprise a dû attendre l’homologation du produit par le constructeur du camion. L’Aftral a, de son côté, procédé à la formation du conducteur avec les nouvelles manettes accrochées au volant et la boîte automatique de vitesses. « J’ai ensuite expliqué le montage et démontage de l’appareil à Laurent Jeffroye, indique Christophe Godefroy. Le camion ne lui est en effet pas dédié, d’autres conducteurs l’utilisent. » Enfin, la médecine du travail a validé l’aptitude à la conduite du salarié. Il restait encore à l’entreprise le soin d’adapter les trajets du conducteur. Affecté à une ligne régulière, il ne procède ainsi à aucun chargement et déchargement. « La démarche d’accompagner un salarié avec un handicap assez lourd afin de le mettre dans des conditions classiques, comme tout autre conducteur, nous a semblé essentielle et, au final, pas si difficile à mettre en place, » souligne Patrick Jeffredo, directeur des transports Rouxel Logistique.