ÉLISABETH BORNE : Ce point du travailleur détaché figure tout en haut de la feuille de route. Il est porté par le président de la République. Si l’on veut être pro-européens, il faut une Europe qui protège. Nous avons besoin de trouver des alliés en Europe et de retrouver, notamment, un lien avec la chancelière allemande, Angela Merkel. La révision de la directive « travailleur détaché » doit aller dans le bon sens, c’est-à-dire en encadrant mieux, en évitant le dumping social. Cela figure au cœur des projets portés par le Président et le gouvernement. La France demande que le transport routier ne soit pas exclu du champ de la directive « travailleur détaché ». Il convient, par ailleurs, au travers de ce Paquet routier, de réguler une concurrence saine en Europe, qui ne tire pas tout le monde vers le bas.
E. B. : Il ne faut pas se le cacher : cela va être compliqué. Je pense que certains pays ne jouent pas complètement le jeu. Je crois qu’il faut vraiment que l’on parvienne à reprendre la discussion avec les États (y compris dans les pays de l’Est) qui peuvent être intéressés par l’idée que l’on peut porter aussi un modèle de protection sociale qui bénéficie à tout le monde. C’est le travail que nous allons entreprendre avec chacun de nos partenaires européens pour les convaincre qu’il est de l’intérêt de tout le monde d’aller dans ce sens. Mais, on ne peut pas ignorer le fait qu’il y a un fort enjeu en matière d’emploi dans les pays de l’ex-Europe de l’Est.
E. B. : Nous n’allons pas reprendre un épisode supplémentaire dans le feuilleton écotaxe. Il s’agit d’un sujet dont nous aurons l’occasion de parler car, dans le même temps, nous avons encore besoin d’infrastructures sur le territoire, d’entretenir et régénérer nos réseaux et, également, de traiter toutes ces routes nationales (2X1 voie) qui ne sont manifestement pas aux normes de ce que le pays pourrait souhaiter. Nous allons devoir, par conséquent, nous poser la question du financement de tous ces chantiers.
Clairement, ma priorité, c’est l’entretien, la régénération des réseaux existants, les transports de la vie quotidienne pour nos concitoyens. Nous avons besoin également d’une chaîne logistique efficace et, par conséquent, de ces infrastructures. Il y aura donc forcément des débats sur la notion de contribuable, d’utilisateur et sur le financement de tout cela.