Plus de 48 000 immatriculations ? Entre 49 000 et 50 000 ? Prudents, les prévisionnistes confessent encore quelques difficultés à étalonner ce que sera le marché français du véhicule industriel de + 5 tonnes sur 12 mois en 2017. Mais un constat fait consensus : il avance sur un trend élevé, tangible au premier semestre, et finira très probablement au-dessus des 47 135 unités recensées en 2016 (dont 41 444 camions de + 15 tonnes). Plusieurs raisons expliquent la dynamique des ventes. Il y a, d’abord, la nécessité de renouveler les flottes, après les petits cuvées des années 2013, 2014 et 2015 qui ont enregistré, respectivement, 43 378, 37 567 et 41 721 unités. Ce besoin est visible notamment sur le segment des porteurs (autour de 23 000 unités attendues), qui a pâti de l’anémie du secteur de la construction post-crise 2008. Dopant le commerce, il y a aussi la concurrence très vive entre les constructeurs, tous désireux de profiter de la croissance dans l’Hexagone, 2e plus important marché en Europe après celui de l’Allemagne. Résultat : les offres et techniques commerciales se font davantage « agressives », visant des contrats de services plus généreux, des garanties étendues et des conditions de reprise favorables. Toutes ces propositions, ajoutées au fait que les nouveaux camions sont bien plus économes en gazole, ont de quoi inciter le client à signer le(s) bon(s) de commande. Autre élément clé, le loyer de l’argent peu élevé augmente l’effet d’aubaine. Lequel jouit des faveurs du CICE qui, sans conteste, donne des résultats en termes d’investissements. Enfin, au plan politique, il serait vain d’ignorer le vote Macron qui a détendu l’atmosphère en France et ouvert des perspectives de relance en Europe. C’est dans ce contexte de rajeunissement profond du parc roulant tricolore que trois sujets méritent d’être suivis. Le premier a trait au volume des camions au gaz, qui va grandissant mais dans une ampleur encore mal jaugée. Le 2e est lié au bon usage des véhicules connectés et générateurs de données, dont les multiples utilisations dans la production des transports restent à mesurer. Le dernier concerne l’impact de ces véhicules haut de gamme, semi-autonomes, sur l’évolution des recrutements de conducteurs et l’attractivité du métier. Trois thématiques qui animeront le salon Solutrans, fin novembre à Lyon, promis à faire caisse de résonance.
Éditorial