Après six jours de grève des conducteurs de matières dangereuses, les syndicats devaient être reçus le 31 mai, en fin d’après-midi au ministère des Transports. Le même jour, les fédérations nationales des Transports CFDT/ FO/CFTC/CFE-CGC demandaient dans un courrier à la nouvelle ministre, Élisabeth Borne, la tenue d’une table ronde avant l’été, « en présence des organisations patronales représentatives, des chargeurs, des organisations syndicales représentatives de salariés, les services de l’État garant de la sécurité publique des biens, des personnes et de la santé des salariés », et la mise à disposition d’un médiateur.
Différentes organisations professionnelles et syndicales ont élevé la voix pour contester l’ampleur et le suivi du blocage des dépôts d’hydrocarbures sur le territoire. Dans un communiqué commun la FNTR et l’Union TLF ont rappelé que « la majorité des conducteurs d’entreprises de transport d’hydrocarbures n’[était] pas en grève. Bien au contraire, les entreprises et les conducteurs [étaient] mobilisés pour assurer la continuité des approvisionnements des stations-service ». Elles ont dénoncé des « opérations d’intimidation par une minorité de syndicalistes dont certains n’appartiennent même pas au secteur des transports ».
La grève, lancée à l’appel de la CGT, mobilisait entre 200 et 300 conducteurs en milieu de semaine, au sein de l’Hexagone et l’Île-de-France comptabilisait 70 % de grévistes selon Jérôme Vérité, secrétaire général de la Fédération des Transports CGT.
Plusieurs centaines de stations-service, franciliennes notamment, connaissaient des difficultés d’approvisionnement. « Les communiqués de presse conjoint de TLF et de la FNTR nous ont surtout choqués par les termes employés. Ces organisations nous accusent de violences verbales, de menaces physiques, et de jets de pierre sur les véhicules ce qui n’est pas le cas sur le terrain » a-t-il déclaré à L’Officiel des Transporteurs.
La CGT souhaitait la réouverture de négociations avec les organisations patronales pour obtenir une classification spécifique aux matières dangereuses dans le cadre de la convention collective, un suivi médical semestriel, et non pas tous les quatre ans tel qu’il s’annonce avec la pénurie des médecins du travail, ainsi qu’une durée maximale de 10 heures de travail par jour afin de tenir compte de la pénibilité de la profession.
De son côté, l’Union fédérale route FGTE-CFDT a expliqué, dans un communiqué du 30 mai, ne pas vouloir « rentrer dans un conflit dans lequel elle ne partage pas certaines revendications et pour lequel, il en manque d’autres, notamment celles liées à la santé, aux conditions de travail et à la sécurité ». Elle s’est toutefois solidarisée pour demander la tenue de la table ronde.
« La fin de la mandature de l’actuelle Commission européenne interviendra au 31 décembre 2018. D’où sa volonté de voir aboutir, avant cette échéance, un certain nombre de gros dossiers – dont ceux du TRM – pour justifier son activité. »
Jean-Marc Rivera, secrétaire général adjoint de l’OTRE à propos du « Paquet mobilité »