Pour une société, un club sportif ou une association, un changement de logo révèle une ambition et un désir. Pour un groupement d’entreprises, c’est pareil. En produisant son nouveau logo le 22 mai, lors de son séminaire annuel, le groupement Evolutrans – qui réunit 89 associés – franchit un palier supplémentaire vers la cohésion et l’unité. Au-delà de son graphisme (rond) et de la symbolique des couleurs dominantes (bleue et orange), il envoie plusieurs messages, en interne et à l’extérieur. « Nous avons démarré cette réflexion lors des états généraux fin novembre. Il était important de marquer un tournant et ce logo en est le symbole », explique Chantal Kirmann, élue présidente du groupement en 2017.
Chez Evolutrans, les notions de « valeurs humaines, d’éthique et de partage » reviennent comme un leitmotiv. « La cohésion, l’harmonie et la proximité sont au cœur de notre action », souligne Patrick Pelé, membre du CDE et depuis mi-mai président élu de France Groupement (L’OT 2880). « Nous ne cherchons pas l’expansion territoriale, ni la quantité. Ce qui compte, c’est la qualité de nos échanges et de nos projets communs », invoque Chantal Kirmann, au nom du CDE qui compte 12 membres(1). Lequel est aidé au quotidien par Sylviane Letourneur en charge d’animer le groupement, dont le siège est basé à Saint-Quentin Fallavier (38) depuis août 2014. Deux nouveaux adhérents, SME (73) et Transfret (74), ont intégré l’organisation, après les arrivées, en 2016, des Transports Rousson (43), Armati (49) et Lambert (54). À noter la sortie de Sogranlotrans (42), dirigé par Jean-Pierre Grangeon, qui a rejoint FLO Palettes après le rachat des Transports Ballet (70).
Des états généraux est né le logo, qui donne corps à de nouvelles perspectives. Elles visent trois grands domaines qui structurent le groupement : les réseaux de distribution ; les commissions ; les accords avec les fournisseurs référencés. Le logo unique sert à Evolutrans et, désormais, aux réseaux Volupal et Volulots. Le commerce, les échanges d’informations et de frets font partie de la raison d’être du groupement. Rappelons que ce dernier exploite, en cumul, 5 503 moteurs et 6 678 attelages (tautliners et fourgons en grande majorité), en plus de 600 000 m2 de surfaces. « Près de 80 % de notre activité sont générés par le bâché industriel », précise un membre du CDE.
Au sein d’Evolutrans, le réseau Volupal (la SAS est présidée par Fabrice Moisy) dédiée au groupage d’une à six palettes continue de croître en volume et en moyens. Managé par Philippe Goutagny (départ en retraite annoncé en 2018) et son successeur déjà en place, Jean-Louis Amengual, secondé par François Macera, le réseau de distribution rassemble 55 entreprises (remettants et distributeurs). Il a ouvert deux nouvelles plateformes en 2017 à Rungis (en avril) gérée par les Transports Lataste, et à Sarrebrück en Allemagne (en janvier) avec les Transports Schöndorf, après celle de Bourges, inaugurée en 2015, codétenue par les Transports Rousseau et les Transports Moisy (via une société baptisée CQFD). Soit un réseau structuré par dix plateformes et qui voit des perspectives hors de France, comme l’a affiché le stand Volupal au dernier salon de Munich, mi-mai. Hors Hexagone, Volupal compte un partenaire en Grande-Bretagne, deux en Suisse, un en Italie, un en Belgique, un aux Pays-Bas, un en Suède et trois en Allemagne. Et regarde avec ambition du côté de la Pologne. « Nous voulons densifier notre réseau est-européen. C’est pourquoi nous avons fait ce salon à Munich », rappelait Philippe Goutagny, sur le stand.
Visant 1,3 million de palettes en 2017 (à comparer à 1,178 million d’unités en 2016), Volupal continue de muscler ses moyens en comptant sur la discipline de ses adhérents. A-t-il d’autres choix face à une concurrence protéiforme et massive dans l’Hexagone, qu’elle résulte de multinationales (telles XPO, Geodis, Schenker, Dachser, Kuehne + Nagel…), de réseaux de PME (avec Astre Palet System, Pôle, FLO Palettes…) ou de PME (avec MTA et Pedretti) ? « Nous sommes sur un marché très dynamique, avec des contours qui ne cessent d’évoluer et des besoins techniques croissants », reconnaît Jean-Louis Amengual, fort de ses expériences passées au sein de Joyau-Schenker et Dachser.
Dans le fret palettisé, la SAS Volulots, créée en janvier 2015 et présidée par Pierre Lataste, est plus récente. Positionné sur le segment de 7 à 15 palettes (toute France), le réseau fédère 42 associés pour une soixantaine de points de livraisons. « Nous traitons du fret très hétérogène, genre mouton à cinq pattes, qui va du pondéreux industriel aux grandes longueurs jusqu’à 6,50 m », précise Frédéric Dugard, en charge de Volulots.
Les longueurs unitaires sont traitées dans le cadre du service Monolong, mis en place pour accepter des longueurs isolées, toujours difficiles à « caser » dans un réseau de distribution. « Les larges bâches de piscine sont, par exemple, le type de matériel qui embête les réseaux », souligne Jean-Luc Dioley, des Transports Clot (70). Le transport avec chariot embarqué monte également en puissance, même si l’engin de manutention réduit la charge utile de 2 à 2,5 tonnes. Il répond à des problématiques de distribution bien connues. « Ce service couvre une soixantaine de départements, pour être au plus près du point final de livraison effectué par l’adhèrent le plus proche ». Le réseau et le plan de transport s’appuient sur trois plateformes situées à Rungis (chez Lataste), à Lyon (chez CEL) et à Bordeaux (chez Alizair), en plus de cinq sites relais à Nîmes, Rennes, Montauban, Bourges (partagé avec Volupal) et Langres. « On vient en support technique des adhérents, en accompagnement sur leurs dossiers, comme pourrait le faire un bureau d’étude. La SAS ne fait pas de commerce et ne répond pas directement à des appels d’offres », indique Frédéric Dugard. Avec toujours ces deux objectifs : massifier les lots et limiter les trajets sur longues distances. La dynamique mise en place a également engendré quatre nouvelles commissions, dédiées à la R& D, à la formation, au suivi et à l’accompagnement des entreprises et, enfin, à la communication (pour servir Evolutrans, Volupal et Volulots). Elles vont fonctionner par réunion trimestrielle, par groupe d’associés. Au sujet de la formation, le constat est le suivant : tout le monde peine à recruter des conducteurs, voire des exploitants. La sonnette d’alarme est tirée. « Nous devons prendre ce problème à bras-le-corps. Et, dans le même temps, nous devons mieux faire en termes de fidélisation, d’évaluation des besoins et d’évolution de carrière pour nos personnels », insiste Chantal Kirmann, à la tête de cette commission avec Lionel Daziano. Concernant la commission recherche & développement, le principe est de créer un incubateur d’idées. « Dans cette démarche centrée sur l’innovation, nous travaillerons avec nos fournisseurs. Et souhaitons nous appuyer sur leurs compétences », note Benoît Mehez, en charge de cette commission pionnière, avec Jean-Marc L’Héritier, David Duputel et Grégory Ogé.
La relation d’affaires et de travail avec les fournisseurs référencés fait l’objet d’une attention particulière et voulue plus forte. Ces derniers sont au nombre de 51 (ils étaient 29 en 2005). Trois nouveaux entrants ont été adoubés par les adhérents : Profil +, Schmitz Cargobull et Cresus édition (cabinet conseil en réduction et optimisation de charges patronales), après celles de Droite Ligne, Hydroparts (Dhollandia), Kärcher et Manitou. Avec comme maître d’œuvre, Isabelle Leleu, en charge des référencements, du suivi des dossiers et de la future production de statistiques devant évaluer l’état des lieux des accords commerciaux. Sur les 51 fournisseurs référencés, 32 ont fait le déplacement sur le séminaire (voir liste en encadré). Comme toujours, l’événement annuel est l’occasion de resserrer les liens et d’entrer dans le détail des affaires, au cas par cas. Deux temps forts animent les journées de travail : le speed dating (rendez-vous pris au choix du fournisseur de 15 mn en tête-à-tête) et le forum (rendez-vous pris au choix du transporteur). Ce fut le moment de rappeler que les remises de fin d’année ont atteint le total de 3,2 M€ l’an passé (soit une remise moyenne de 35 K€ par associé). « Notre volonté est de nouer des liens encore plus étroits avec nos partenaires. 56 % des associés travaillent déjà avec entre 25 % à 50 % de nos fournisseurs référencés. Il faut aller plus loin », indique Charles-André Ripoche. Au sein du groupement, les plus fortes parts de marché sont détenues par B2PWeb, AS24 et Orange. Dans l’univers du camion, Renault Trucks et Daf se partagent la pole position, avec près de 30 % de pénétration chacun.
Aftral ; AS24 ; AD Poids Lourds ; Axa (cabinet Borysko-Gelin) ; B2P Web ; Berner ; CGI Formation ; Continental ; Cresus Edition ; Daf Trucks France ; Droite Ligne ; DSMI Telecom ; Eureka Consulting ; Eddotrans ; E-Tracs (TomTom Telematics) ; Euromaster France ; Eurotoll ; Fenwick Linde ; Forget Formation ; Fruehauf ; Goodyear ; Greenchem ; Hydroparts (groupe Dhollandia) ; ITEM Informatique ; Kärcher ; Krone France SAS ; LEX (ex-France Arrimage) ; Manitou ; Mercedes-Benz ; Orange ; PFM ; Profil + ; Pixao ; Risk Partenaires ; Scania France et Scania Rent ; Schmitz Cargobull ; Stela ; Total Lubrifiants ; Transics (groupe Wabco) ; Trimble (avec Solid) ; Vulco et Würth.
(1) Chantal Kirmann (présidente), David Duputel (commission Budget), Perle Becker, Grégory Ogé, Chantal Kirmann et Patrick Pelé (Adhésion et Ethique), Philippe Poupeau, Patrick Pelé et Perle Becker (Animation et Communication), Charles-André Ripoche, Lionel Daziano et Jean-Philippe Etcheto (Référencement) et Denis Zanon (directeur général).