Vaste chantier européen aux abords dévastés

L’élection d’Emmanuel Macron à la tête de l’État, le 7 mai 2017, a été perçue, à divers égards, comme un signe favorable au destin européen de la France. L’interprétation est d’autant plus reprise que l’impétrant a eu à combattre une Marine Le Pen se situant aux antipodes, pour la levée des barrières géographiques et politiques. Le président de la République, qui dès son intronisation s’est rapproché de la chancelière allemande, est attendu au tournant de l’Europe et de sa (re) construction. Dans le transport routier, vu sous l’angle économique et social, le chantier est vaste et dévasté aux abords. C’est pourquoi l’imminence des orientations, attendues cette semaine, sur le « paquet routier » ajoute à la pression qui va peser sur le nouveau pouvoir en France. Elles devront préciser, voire amender, la plupart des dispositions du louable règlement CE 1071/2009. Depuis que le marché unique s’est ouvert à la concurrence, mettant en concurrence des pavillons ayant peu de référentiels communs, le champ européen suscite dans l’Hexagone, pour une grande majorité de transporteurs, moins d’espoirs de conquêtes que de ressentiments latents. Règles du cabotage et contrôles, détachement des salariés et application d’un SMIC horaire, règles de protection sociale, accès à la profession de transporteur routier, poids et dimensions des véhicules…, à cette lecture, le marché unique génère autant d’envies d’harmonisation que de promesses de désaccords, entre l’Europe de l’Ouest attachée à un certain modèle social et des pays de l’Est désireux d’en limiter les contraintes. Or la réforme en cours de la directive sur le travail détaché pose le principe suivant : à travail égal dans un même lieu, salaire égal. En outre, les conducteurs routiers sont soumis aux règles sur le détachement et ce principe ne devrait pas évoluer, dans le cadre d’un cabotage appelé à se concentrer sur le seul critère d’un temps autorisé sans limitation du nombre d’opérations… Malgré les bras de fer successifs entre États membres, un credo demeure, néanmoins, au fil des années : celui de « moderniser l’image du secteur ». À l’heure où, dans l’Hexagone, les difficultés de recrutements font l’objet de vives inquiétudes, il est nécessaire de voir l’attractivité du secteur traité comme un intérêt supérieur, gage de sécurité sur les routes et de valorisation pour les entreprises.

Éditorial

Boutique
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client abonnements@info6tm.com - 01.40.05.23.15