Elle dit qu’elle n’ira pas, la planète TRM. Qu’elle ne mangera pas de ce pain-là ! Et pourtant ils sont déjà 1 750 transporteurs à s’être mis en ligne derrière la bannière numérique Convargo, aux dires de son dirigeant, Maxime Legardez. Dans un bel ensemble, ils assurent qu’ils n’en seront pas, les groupements de PME ! Et pourtant, ils en croquent leurs adhérents ! Certes en toute discrétion ! Un peu plus de 6 mois après sa mise en exploitation, la plateforme numérique Convargo semble faire tomber les barrières ou, à tout le moins, faire bouger les lignes dans le TRM. Pas moins de 1 750 sociétés de transport seraient ainsi actives sur cette place de marché numérique, soit une force de 48 000 véhicules « uniquement en + 3,5 t ». Selon Maxime Legardez, de l’artisan au groupe « européen », en passant par « les grosses PME régionales possédant plusieurs centaines de cartes grises », tous les profils d’entreprise se présentent au guichet Convargo. « L’entreprise-type possède, en moyenne, une flotte de 22-23 véhicules », indique Maxime Legardez. Ses développeurs ont mis en ligne une « appli » spécialement destinée aux artisans conducteurs. Pour l’heure, Convargo n’a appréhendé que les marchés du bâché, de la tautliner, du fourgon et de la savoyarde. La société pourrait investir, d’ici la fin de l’année, d’autres spécialités de transport comme la citerne, le plateau ou le frigo qu’elle dit, pour l’heure, traiter de manière anecdotique par le biais des gros groupes. Elle vise la constitution d’une flotte de 100 000 véhicules. « Pour nombre de transporteurs, Convargo génère un volume d’affaires hebdomadaire de plusieurs milliers d’euros », affirme le président de Convargo, qui entend « révolutionner le transport avec une approche globale ».
La plateforme se targue de rassurer les transporteurs au travers de la garantie qu’ils soient payés sous les 30 jours suivant la prestation. « Il n’existe pas de fret en dessous d’un euro le km », souligne Maxime Legardez dont les commerciaux, selon ses dires, sillonnent le terrain pour effectuer des démonstrations « en live » auprès des transporteurs et de leurs exploitants. « On se base sur leurs retours pour améliorer nos outils », indique Maxime Legardez. La commission moyenne de Convargo se situe aux alentours des 10 %. La plateforme revendique la présence de 3 000 donneurs d’ordre dans son portefeuille commercial. Micro-entreprises et TPE constitueraient 70 % des demandes de transport, le solde étant formé par de plus grands groupes. Comme le soulignent régulièrement tous ses détracteurs, Convargo (comme d’autres acteurs de cette nouvelle économie dans le TRM), ne possède pas le statut de commissionnaire de transport. Maxime Legardez assure avoir approché les organisations patronales afin que la profession se mette autour d’une table, en compagnie de juristes, pour débattre du sujet épineux des plateformes. Pour l’heure, le jeune dirigeant (30 ans) annonce avoir effectué les démarches pour l’obtention de la capacité professionnelle. Convargo, qui a réuni dans son capital des poids lourds comme Xavier Niel (Free) ou Jacques Antoine Granjon (ventesprivées.com), et dans son cercle des personnalités comme François Bourgeois (le fondateur de Teleroute), travaille uniquement avec des transporteurs français. Mais pas pour longtemps. « On ne pourra tenir avec deux grilles de pricing différentes. Il nous faudra travailler avec des transporteurs étrangers », estime Maxime Legardez.
Une première, le 10 juin prochain, au lycée Galliéni de Toulouse. Le Groupement de transporteurs toulousains (GPTR) organise une journée dédiée à l’emploi intitulée « Job Routes ». L’événement réunira 11 entreprises locales du secteur, confrontées aux difficultés de recrutement. L’opération doit permettre aux professionnels de sensibiliser l’opinion publique et les politiques aux problématiques du transport routier. Lors de speed job dating, les candidats disposeront de « 5 minutes pour convaincre », selon Claude Sclaunich, l’un des organisateurs. À la clé, 50 postes (chauffeurs PL, exploitants et mécaniciens PL…) à pourvoir immédiatement en CDD et CDI et 50 autres créés d’ici la fin de l’année, en grande majorité en Occitanie.
La CGT Transport appelle les conducteurs de matières dangereuses à étendre au niveau national, à partir du 26 mai, la mobilisation amorcée en Île-de-France. Les grévistes revendiquent une meilleure prise en compte de leurs conditions de travail. « Depuis quelques années, nous souhaitons la refonte des classifications, indique Jérôme Vérité, secrétaire général de la CGT Transport. Cette réforme n’aboutissant pas, nous visons au moins la reconnaissance de la spécificité de cette catégorie de conducteurs ». Portées par la CGT devant la commission mixte paritaire le 10 mai, les revendications, qui incluent notamment un taux horaire minimal de 14 € ou encore un treizième mois incompressible, ont été rejetées par les fédérations patronales.