Alors que l’épizootie de grippe aviaire n’est toujours pas stabilisée, le ministre de l’Agriculture Stéphane Le Foll a annoncé le 21 février l’abattage de 360 000 canards supplémentaires ainsi qu’un vide sanitaire sur une zone touchant quatre départements du Sud-Ouest (Gers, Landes, Pyrénées-Atlantiques et Hautes-Pyrénée). Les Landes sont à ce jour le département le plus touché par l’abattage préventif, devant le Gers. Au total, 556 communes ont été concernées sur l’ensemble du Sud-Ouest, recense Le Figaro. L’agressivité du virus H5N8 entraîne une épizootie plus difficile à éradiquer que celle provoquée l’an dernier par le H5N1 — une mesure de vide sanitaire de 4 mois avait été décrétée au printemps-été 2016 — soulignent les professionnels de la filière foie gras. Lesquels tablent sur une facture similaire, de l’ordre de 270 M€. Les 240 000 palmipèdes restants, pour l’instant sains, iront jusqu’à la fin de leur terme. Mais aucun de ces 600 000 canards ne seront remplacés dans les élevages qui resteront vides jusqu’à la mi-mai, a indiqué le ministre de l’Agriculture.
« L’État viendra en aide à cette filière aux éleveurs touchés. Et le plus rapidement possible d’autant que certains ont été touchés deux fois », a indiqué Stéphane Le Foll, en précisant que « les aides sont destinés aux éleveurs et à l’aval de la filière. » Les transporteurs peuvent-ils donc compter sur un soutien gouvernemental ? Rien n’est moins sûr, si l’on en croit Jérôme Bessière, délégué régional FNTR Sud-Ouest. « Cette année, notre point de vue est écouté au conseil régional et c’est déjà un progrès. Ceci étant, les transporteurs ne sont pas forcément perçus comme des victimes au même titre que les éleveurs, gaveurs ou industriels de la transformation. Pour les pouvoirs publics, ils ne font pas partie des professionnels à aider en priorité. La question sera visiblement étudiée plus tard et selon le budget encore disponible ».
Il est vrai, reconnaît le délégué régional, que beaucoup de transporteurs ont jeté l’éponge, abandonnant cette activité en réponse à la répétition des épisodes de grippe aviaire. Et que, pour les autres, le transport avicole est devenu une activité annexe. « Alors qu’elle exige de lourds investissements et le respect de procédures très contraignantes — il faudrait quasiment un camion stérilisé entre deux exploitations — l’État n’offre aucune garantie sur sa pérennité. Mais, au-delà du transport d’animaux vivants, des hangars vides, ce sont aussi des hangars que l’on ne chauffe plus et que l’on ne nettoie plus, de l’alimentation animale devenue inutile. Bref tout un pan de l’économie régionale qui disparaît ».