Depuis plusieurs jours, les transporteurs de la Martinique font monter la pression auprès des autorités locales. Le 15 février, une cinquantaine de véhicules ont bloqué la CTM (Collectivité territoriale de la Martinique). La cause de la fronde ? L’application stricto sensu de la réglementation européenne sur les temps de conduite et de repos. « Elle n’est pas viable dans cette région car il n’y a pas de parkings le long des routes. Les conducteurs sont donc contraints de trouver des solutions impossibles sur les voies d’accélération, dans les stations-service ou chez les clients, d’où ils se font refouler », souligne Catherine Pons, la vice-présidente de l’UNOSTRA. Bruxelles, dans le souci de trouver une solution, avait bien accordé une dérogation aux transporteurs antillais en excluant du champ de la réglementation les territoires de moins de 2 300 km2. « Sauf que l’Etat français, par un décret, a décidé de réduire cette superficie à 400 km2, ce qui fait qu’aucune dérogation n’est possible », indique Catherine Pons. Sous l’impulsion de l’UNOSTRA Martinique emmenée par Olivier Trompette, les transporteurs locaux demandent le retour aux 2 300 km2. Autres pommes de discorde : les prix de transport et la détaxe du gazole. Sur le premier point, la sous-traitance (en cascade) provoquerait un effondrement des prix et s’effectuerait au travers un système de passe-droits, dans le BTP principalement. Au plan fiscal, les transporteurs antillais demandent à ce que le seuil de détaxe sur le prix du gazole soit porté au-delà des 8 000 litres achetés annuellement. « Leur consommation moyenne atteint 20 000 l et ils n’arrivent pas à remonter leurs prix », précise Catherine Pons.
France
La révolte gronde chez les transporteurs
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