C’est un rituel pour les poids lourds de classe 3 et 4. Les hausses annuelles des tarifs autoroutiers sont entrées en vigueur le 1er février après validation du comité des usagers de la route, le 25 janvier. Pour élaborer les grilles tarifaires, les pouvoirs publics (DGITM, DGCCRF) ont pris en compte un taux d’inflation à 0,36 % (octobre 2016) et une revalorisation contractuelle des coefficients interclasses 3 et 4 pour les sociétés concessionnaires historiques (AREA, SAPN, Cofiroute interurbain).
Fait marquant, les plus fortes hausses concernent le réseau ADELAC (A 41), lequel affiche une hausse de 3,478 % en classe 3 et 3,505 % en classe 4 (voir tableau). La hausse du tarif kilométrique moyen (TKM) est calculée avant modulation Euro pour les réseaux Albea (A150) et Atlandes (A63). Force est de constater que les augmentations les plus faibles concernent les concessionnaires historiques : les sociétés tunnelières SFTRF et ATMB affichent respectivement des majorations de 0,351 % et 0,360 % en classe 3 ; 0,354 % et 0,360 % en classe 4. Enfin, parmi les sociétés historiques, AREA enregistre la plus forte hausse tarifaire, soit 1,812 % en classe 3 et 1,584 % en classe 4.
Conformément à l’annonce du Président de la République, le 28 juillet 2016, le gouvernement a conclu, en parallèle, un plan d’investissement autoroutier. « S’élevant à plus de 800 M€, il comprend 32 opérations de type échangeurs, présentant un intérêt pour la desserte locale et pour les usagers de l’autoroute, et 25 opérations de type aires de covoiturage et aménagements pour le milieu naturel, indique le secrétaire d’État chargé des Transports, Alain Vidalies, dans un communiqué publié le 26 janvier. Les collectivités se sont fortement engagées dans ce plan, en apportant un financement de plus de 50 % en moyenne pour les opérations routières d’intérêt local. Le complément de financement proviendra d’une faible augmentation des péages, limitée de 0,1 à 0,4 % par an de 2019 à 2021 conformément aux objectifs initiaux de ce plan. » La région Auvergne-Rhône-Alpes cumule 14 opérations avec les réseaux ASF, Area et APRR, suivie par PACA (11 opérations) pour les réseaux Cofiroute et Escota. Pour l’ensemble des aménagements, les premiers travaux devraient démarrer fin 2017. Attendus dans les territoires, ils doivent permettre la création de 5 000 emplois. Pour l’heure, le gouvernement de Bernard Cazeneuve se veut rassurant : « cet accord prend en compte les hypothèses actualisées en matière de prévision de trafic et d’inflation, suivant les dernières recommandations de l’Arafer. Il comprend également des clauses contractuelles dans le cadre de la régulation renforcée mise en place depuis 2015 ». Reste à savoir si un tel discours peut satisfaire les transporteurs routiers !
Les transporteurs routiers ont accusé un sacré « coup de mou » au cours du dernier mois de l’année 2016 si l’on en croit le « baromètre FNTR du moral des chefs d’entreprises du TRM français » rendu public le 31 janvier 2017. Le solde d’opinion est en effet tombé de +14 en novembre 2016 à +5 en décembre. Cette baisse est certainement à mettre en relation avec le jugement des entrepreneurs sur l’activité récente, qui s’est détérioré. Le solde d’opinion dégringolant de +1 à – 17 sur la même période. Les dirigeants se montrent, en revanche, relativement moins pessimistes quant à leurs perspectives personnelles d’activité à court terme : le solde passe lui de – 9 à – 5.
Le 1er février 2017, le Syndicat national du caoutchouc et des polymères (SNCP) a signé un « engagement en faveur de l’économie circulaire » avec les ministères de l’Environnement et de l’Économie. Celui-ci vise à promouvoir la pratique du rechapage pour les pneus poids lourds. Un secteur qui souffre de l’afflux sur le marché de pneus très bon marché, en provenance d’Asie. Réunis à Paris, le 9 juin dernier, les acteurs de cette activité avait appelé les pouvoirs publics à durcir les réglementations et mieux faire respecter leur application pour lutter contre cette concurrence. La signature de l’engagement devrait signifier des contrôles accrus sur les pneumatiques importés, des vérifications de véracité sur l’étiquetage des enveloppes.