L’opération, si elle avait été validée par ses membres, aurait débouché sur une situation de quasi-monopole pour le groupe Petit Forestier. Ainsi en a décidé l’Autorité de la Concurrence qui, par un communiqué publié le 19 janvier, a annoncé avoir pris « acte de la décision de Petit Forestier d’abandonner l’opération ». Il faut dire que, après avoir examiné les différents scénarios concurrentiels possibles en cas d’acquisition de Fraikin par le leader de la location de véhicules industriels frigorifiques dans l’Hexagone, l’Autorité de la Concurrence s’apprêtait à passer en phase 2, c’est-à-dire à l’examen approfondi du dossier et à ses conséquences sur le paysage concurrentiel du marché de la location frigorifique. Au final donc, le rachat du numéro 2 par le numéro 1 n’aura pas lieu. Si l’opération s’était réalisée, elle aurait débouché sur un passage de quatre à trois acteurs nationaux, octroyant près de 90 % de parts de marché au nouvel ensemble sur le marché de la location longue durée de véhicules industriels frigorifiques. « L’opération aurait conduit à d’importants chevauchements d’activité entre les parties au niveau local sur les marchés de la location longue et courte durée de véhicules industriels frigorifiques. Au niveau local, la nouvelle entité aurait, en effet, détenu des parts de marché supérieures à 50 % dans plus d’une centaine de zones », estiment les membres de l’Autorité de la Concurrence. Laquelle a, dans l’intervalle, consulté un échantillon de fournisseurs, de clients et de concurrents du secteur ; consultation qui lui a permis d’identifier « un risque non négligeable d’augmentation des prix pour les clients, constitués notamment de nombreux artisans ». Il en ressort, en fait, de ce projet avorté, que Petit Forestier aurait été contraint de céder des agences locales et des véhicules, et se séparer de certains contrats, afin d’entrer dans un périmètre plus conforme aux standards de l’Autorité de la Concurrence. Ce que le groupe n’a pas souhaité faire. Fraikin, de son côté, va devoir se trouver un autre avenir, un autre groupe auquel s’adosser. Un passage obligé pour apporter de la stabilité à une entité forte de 57 000 véhicules, 2 800 collaborateurs, 175 agences et 7 000 clients (643 M€ de CA).
Avec 5 millions de mouvements/semaine, dont 15 % en centre-ville, l’activité des grossistes distributeurs pèse sur le tissu économique local. La CGI (Confédération du Commerce de Gros et International), associée au Cret-Log, (Centre de recherche sur le Transport et la Logistique de l’Université Aix-Marseille) a réalisé une étude intitulée « Le grossiste, acteur majeur de la distribution urbaine », basée sur des témoignages de près de 350 entreprises du commerce de gros. La CGI propose des solutions afin de répondre aux enjeux en matière de circulation et de pollution urbaine dont 3 majeures : utiliser des PL pour diminuer la congestion, favoriser la tournée en livraison et créer des points d’accueil véhicules. Reste à observer si la Mairie de Paris, notamment, est réceptive à ces idées.