L’heure venue des devoirs de stratégie

On se souviendra de 2016, dans le transport routier, comme d’un bon cru ayant réuni plusieurs éléments favorables. En ont bénéficié la valeur des fonds de commerce et l’amélioration des outils de production. C’est visible dans le renouvellement des parcs roulants (voir le niveau en nette hausse des immatriculations en 2016). C’est aussi évident dans les investissements informatiques initiés. Ainsi, la marge de manœuvre des entreprises a été appréciée par un triptyque de premier choix : des taux d’intérêt bas ouvrant à des crédits avantageux ; le prix du gazole resté stable à la baisse ; un CICE à plein régime, après les premiers balbutiements. Ces trois facteurs ont favorablement agi sur nombre de décisions et d’engagements d’achats (les investissements d’aujourd’hui sont les emplois de demain, dit-on). De plus, pour beaucoup de PME, ils ont soulagé les trésoreries courantes, permis de diminuer les niveaux d’endettement et/ou donné l’occasion de (re) constituer les fonds propres. Nous attendons désormais de découvrir les bilans de 2016, après une période 2012/2015 qui a vu la proportion d’entreprises de TRM dégageant des résultats courants positifs passer de 59 % à 78 %, selon la Banque de France. Cet alignement des planètes (phénomène rare en astronomie) va-t-il perdurer en 2017 ? Malgré ces éléments favorables, nombre de transporteurs voient 2017 comme un tournant, soumis à l’heure des choix. En politique, on ne gagne pas une élection en arguant un bon bilan. On convainc avec un projet et des perspectives claires. En économie, c’est pareil. Le bilan d’hier ne garantit en rien la qualité des décisions pour demain, quelle que soit la nature de la croissance visée : diversification dans un nouveau métier, rachat d’un fonds de commerce, expansion géographique, acquisition de compétences nouvelles… Beaucoup de chefs d’entreprises sont aujourd’hui dans l’obligation de définir une pensée stratégique et un projet d’entreprise clair avant de saisir les opportunités. Pour y parvenir, il leur faut prendre de la hauteur, sortir de l’entreprise, se mettre à l’écart de l’opérationnel quotidien. Cette nécessité passe, également, par une réflexion sur la gouvernance, qui devient le plus souvent bicéphale, et que l’on voit se développer dans les PME (entre un père et un fils, un président et son Dg…). C’est ce fil rouge qui guidera une partie des PME et groupes de transport en 2017, pour qui la réflexion doit précéder l’action.

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