Les épisodes de pollution qui ont touché récemment (et qui sévissent encore) les grandes agglomérations françaises et la Vallée de l’Arve (Haute-Savoie) n’ont, « bien entendu » pas épargné les transporteurs en transit, à quelques exceptions près (les frigoristes, les véhicules utilitaires légers et les transports urgents), sous le coup d’interdictions de circuler. « Encore une fois les transporteurs ont été les boucs émissaires de la Ville de Paris, déclare Yann Viguié, secrétaire général de l’OTRE Ile-de-France. Cela est d’autant plus fâcheux que l’on sait que ces interdictions n’ont pas d’impact sur le niveau des particules, étant entendu, par ailleurs, que les transporteurs ont consenti de gros efforts ces dernières années pour réduire leurs émissions ». À Paris, il est vrai qu’en dépit des interdictions de circuler pour les véhicules en transit et de la mise en place de la circulation alternée pendant 4 jours, le nuage de pollution n’a pas quitté la capitale. Résultat : les transporteurs en transit ont dû contourner Paris par la RN 104. « Pour ceux qui avaient des points de livraison dans la capitale, l’accès était autorisé pour ne pas bloquer les activités économiques de la ville », indique-t-on au siège de La Poste (pour Chronopost et DPD). « Les interdictions étaient formalisées très tardivement au quotidien, vers 17 h, ce qui a eu pour incidence de perturber les plannings des transporteurs », assure Yann Viguié, lequel estime, par ailleurs, que l’autorisation de circuler faite aux VUL – « Moldave et en surcharge », ironise-t-il — a contribué à alimenter l’épisode de pollution en raison d’un nombre plus important de véhicules légers. Sur ce volet des véhicules légers, le SNTL (Syndicat national des Transports légers) dénonce « les risques sanitaires auxquels sont confrontés les livreurs à vélo des plateformes issues de l’économie dite collaborative ». Le SNTL s’insurge : « Être une entreprise responsable, c’est faire le sacrifice de quelques livraisons pour préserver la santé de ses employés ». Dans la Vallée de l’Arve, c’est la CGT locale qui monte au créneau. Face à la persistance de l’épisode de pollution dans les vallées de cette partie des Alpes, le syndicat dénonce la faiblesse des budgets destinés à restaurer le réseau ferroviaire afin de favoriser le transport des marchandises vers le rail.
France
Les mesures antipollution en questions
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