Incertitudes sur les politiques des banques centrales, poursuite de la hausse du prix du baril de brut, échéances électorales… Les facteurs économico-politiques qui devraient peser sur l’année 2017 ne se décryptent pas aisément en cette fin 2016. Avec une hausse du PIB en France de 1,3 % attendue par l’INSEE (soit identique à celle enregistrée en 2016), « l’attentisme est de rigueur pour 2017 », résume le Comité national routier dans sa note « Bilan 2016 et perspectives 2017 » (nov. 2016). Côté activité, le pavillon français du TRM pour compte d’autrui demeure certes sur une tendance baissière (– 4 % au 1er trimestre 2016 par rapport à la même période 2015) en termes de t-km. Mais, paradoxalement, les entreprises « poursuivent leur redressement ». L’observatoire économique en veut pour preuve l’augmentation de 1,5 % de l’emploi sur les trois premiers mois de 2016, après celle de 2,2 % sur l’ensemble de l’année précédente. Autre signal positif : la progression des investissements perdure. Les immatriculations de tracteurs routiers neufs ont « gagné » 12 % sur les 9 premiers mois 2016 (+ 20 % en 2015). Comme toujours, la prudence reste de mise sur les évolutions du coût du gazole, « la composante la plus incertaine », reconnaît le CNR. Lequel établit donc des prévisions avec et hors gazole (voir tableau), ouvrant ainsi aux entreprises la possibilité de réviser leurs prix sur la base des indices hors carburant et de « laisser l’indexation légale prendre en compte les variations futures du prix du gazole ».
Le poste carburant ainsi évacué, la hausse des coûts sociaux constituera, dès lors, le facteur déterminant dans l’évolution des prix de revient. Et comme l’issue des négociations paritaires sur la revalorisation des rémunérations conventionnelles et des indemnités de déplacement demeure pour l’heure incertaine, le CNR retient deux scénarios : l’un (dit P1) repose sur une variation limitée des salaires et des frais correspondant à la moyenne des trois dernières années (respectivement + 0,9 et 0,6 %) ; l’autre (P2) considère une évolution plus marquée (+ 2 %). Sur ces bases, le CNR table sur une augmentation des prix de revient (hors gazole) comprise dans une fourchette de 1,2 à 2,1 %, selon les profils de trafics.