C’est le premier observatoire du marché du déménagement élaboré par un institut économique parisien (I + C) pour le compte de la Chambre syndicale du déménagement (CSD). Les données de cette étude sans précédent ont été présentées lors du 90e congrès de la CSD à Mandelieu, les 25 et 26 novembre. Ce baromètre a été réalisé sous l’égide de Laurent Frelat, directeur de la conjoncture chez I + C, à l’aide d’un échantillon constitué d’entreprises françaises (hors département et territoires d’outre-mer) de déménagement (NAF 49.42Z) avec au moins 1 salarié au 31 décembre 2015 (adhérents ou non à la CSD). « L’enquête a duré 3 mois, souligne Augustin Lathoud, le président de la commission économique à la CSD. Au total, 422 questionnaires ont pu être exploités, ce qui correspond à un taux de réponse de 36 %. » L’échantillon est représentatif à hauteur de 35 % en termes d’entreprises, 41 % en termes d’établissements et 55 % en termes de salariés.
En 2015, on dénombre 1 164 entreprises, 1 348 établissements et 11 100 salariés dans la profession des déménageurs. Laquelle est principalement composée de petites entités comprenant entre 1 et 9 salariés (67 % des entreprises). Les entreprises de plus grande taille concentrent toutefois 68 % des salariés (cf. infographie page ci-contre, en haut).
Fait marquant, le chiffre d’affaires de la profession est estimé à 1 Md€ pour l’ensemble des activités : déménagements particuliers, entreprises (transferts), déménagements internationaux, activités connexes (garde-meubles, self-stockage, archivage). À noter que le volume d’affaires concernant le déménagement de particuliers représente la moitié des activités de déménagement (cf. infographie répartition marchés).
« En tendance, les déménagements internationaux et les transferts d’entreprises sont assurés par des grosses structures, note le président de la commission économique de la CSD. En revanche, le déménagement de particuliers est effectué par de plus petites entités. Toutes les entreprises effectuent plusieurs activités à la fois comme le self-stockage, le garde-meubles et l’archivage. » Autre enseignement clé, la prestation est prise en charge dans un cas sur quatre par l’employeur lorsqu’il s’agit du déménagement de particuliers. En parallèle, le secteur public dans son ensemble représente 30 % du marché du déménagement. En outre, la répartition du chiffre d’affaires total selon la taille des entreprises est proportionnelle au nombre de salariés qui les composent. Ainsi, les entreprises de 10 salariés et plus ont réalisé un chiffre d’affaires de 835 M€ ; les sociétés de 1 à 9 salariés ont généré quant à elles un chiffre d’affaires de 365 M€.
La ventilation régionale du marché fait la part belle à un trio de tête : Île-de-France, Rhône-Alpes/Auvergne, PACA. Sur-représentée dans les activités de transferts d’entreprises et de déménagement à l’international, la région capitale pèse pour plus de 40 % du chiffre d’affaires global des activités de déménagement. « La première région de France regroupe les sièges sociaux des grands groupes industriels et de services, décrypte Augustin Lathoud. En tendance, elle concentre aussi les déménagements des salariés qui suivent leurs employeurs. » (cf tableau répartition du CA Île-de-France/Province)
« Nous avons à disposition une véritable photographie du secteur, insiste Augustin Lathoud. L’objectif est désormais d’effectuer un suivi semestriel du marché dans son ensemble pour les adhérents de la CSD. »
« Grâce à cette enquête économique, nous connaissons désormais le nombre d’entreprises par régions et la variabilité du marché du déménagement, se félicite, de son côté, Yannick Collen, le président de la CSD. Elle permet à nos adhérents d’avoir une plus grande visibilité. » La CSD a-t-elle l’intention d’en rester là ? « Avec le Comité national routier, nous lançons, en complément, une étude sur les prix de revient dans le déménagement des particuliers, annonce Yannick Collen. Tout simplement parce que les prix de vente ne sont pas en adéquation avec les prix de revient. » Affaire à suivre.