Le contexte sociétal et réglementaire — tout particulièrement les objectifs environnementaux de la COP21 et les contraintes urbaines (niveaux de bruit, NOx et particules et accès aux centres villes) — marque les équipementiers, qui travaillent sur la réduction de l’impact environnemental du transport sous température dirigée (TSTD).
Dans le cadre de la réduction programmée des HFC inscrite dans la directive F-Gaz (voir encadré), le passage au fluide frigorigène R 452-A, doté d’un PRP réduit de 50 % par rapport au R404, est un thème d’actualité mis en avant par Carrier et Thermoking qui l’adoptent sur leurs gammes. Il s’accompagne d’une diversification des systèmes de production de froid et du développement de la cryogénie azote illustré par les 14 véhicules « zéro pétrole » de Lamberet (Stralis gaz Iveco + caisses à cryogénie Bluezze d’Air Liquide) récemment livrés à Transalliance (L’OT 2845). Malgré des surcoûts encore significatifs (+ 20 % sur les caisses et + 50 % sur le groupe), ils répondent aux contraintes de la distribution urbaine de masse et sont voués au succès.
Le CO2 fait aussi recette, Chéreau montrant sur un Scania CNG une caisse multi température à groupe cryogénique Thermoking CryoTech au R-744 (autre appellation du CO2) liquide revendiquant une empreinte carbone réduite (– 75 % vs diesel et – 68 % vs cryogénie azote) avec un PRP de 1.
Carrier a pour sa part reçu le prix de l’Innovation IAA catégorie environnement pour un prototype de groupe semi au CO2 (issu de sa technologie NaturaLINE) et travaille sur un concept de groupe pour VUL.
Alors que se développent les technologies d’entrainement « full electric » (dont les groupes Kerstner CoolJet 100 % autonomes à technologie électrique basse consommation pour VUL), le rachat de Frigoblock par ThermoKing a débouché sur l’Hybrid Drive Trailer, concept de semi à entraînement hybride présenté en avant-première sur l’IAA. La puissance du tracteur est convertie en électricité par un entraînement à filtre inverseur Frigoblock, le groupe étant ainsi alimenté par alternateur ou par diesel autonome.
Dans le même esprit, Carrier montrait l’Eco-Drive de TRS, qui utilise les PTO (prises de mouvement) du véhicule moteur pour entraîner la génératrice via une pompe hydraulique. En démonstration extérieure sur un Antros, il était aussi présent chez Lamberet dans un ensemble « zéro pétrole » combinant tracteur Scania GNC/GNL biogaz et semi 27 palettes à essieu dirigé X-City. Carrier teste par ailleurs un moteur au GNC (– 95 % de particules, – 70 % de NOx et – 25 % de CO2 vs diesel, bruit réduit).
L’amélioration des panneaux était aussi d’actualité, tant chez Lamberet (technologie Easy Fit), que Schmitz (nouveau Ferroplast au coefficient d’isolation K de 0,33 W/m2 K) et Kögel (amélioration du PureFerro Quality).
Approche TCO, gestion de l’information, contrôle des équipements et maitrise précise des conditions de transport imprègnent aussi le TSTD. En ligne avec le thème connectivité de l’IAA, Carrier présentait des technologies en évaluation dans son e-Solutions Lab, dont des dispositifs avancés de communication en temps réel pour une traçabilité complète jusqu’au consommateur et diverses fonctionnalités élargies de gestion d’équipements allant jusqu’au monitoring total.
La nouvelle plateforme semi SLXi de Thermoking intègre de son côté un ensemble de solutions de connectivité élaborées avec Celtrak. Adaptable sur mesure aux besoins clients (paramètres d’exploitation, applications et conditions ambiantes), SLXi assure en temps réel une visibilité complète du groupe et de l’état du fret avec une précision accrue (contrôle et affichage des températures à 0,1 °C) grâce à la communication bidirectionnelle TK BlueBox avec bluetooth de série. Les paramètres de dégivrage, pré-trajet, point de consigne et autres sont ainsi gérables à distance et accessibles via une appli smartphone gratuite.
La directive F-Gaz UE n° 517/2014 appliquée depuis janvier 2015 vise à diminuer les émissions de gaz à effet de serre (GES) fluorés en réduisant progressivement la mise sur le marché des HFC. L’effet d’un GES sur le réchauffement est désormais comparé à celui du CO2 avec un indice « tonne équivalent CO2 calculé en multipliant le facteur PRP/G — Potentiel de Réchauffement Planétaire/Global — du fluide par une quantité référence.