BERNARD MONOT : On compte, chaque année, 200 transports pour évacuer les 1 200 tonnes de combustibles usés déchargés des réacteurs. Ces transports s’effectuent depuis les sites des centrales nucléaires EDF vers l’usine de traitement d’AREVA La Hague. Ils sont transportés principalement par voie ferrée depuis les centrales nucléaires jusqu’à un terminal ferroviaire spécifique, situé à Valognes. À l’arrivée sur le terminal ferroviaire, ils sont transbordés sur des camions, lesquels effectuent 40 km pour rejoindre l’usine de La Hague.
B. M. : La sûreté du transport repose sur le colis, qui désigne l’ensemble constitué par l’emballage et son contenu. La conception du colis obéit à des critères stricts de sûreté, fixés par l’Agence Internationale de l’Énergie Atomique (AEIA) et dont l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN), en France, garantit l’application. Nommées SSR-6, les prescriptions à caractère international de l’AEIA servent de base à la réglementation française. En clair, elles régissent les transports et la conception des colis. Le groupe AREVA conçoit et fabrique ses propres colis, lesquels sont agréés par l’ASN pour circuler sur le domaine public. À chaque rupture de charge, un contrôle radiologique du camion est effectué. De temps à autre, l’ASN peut effectuer des contrôles inopinés sur le terminal ferroviaire de Valognes.
B. M. : Nous transportons des substances radioactives dans le monde entier et nous importons de l’uranium depuis le Niger et le Kazakhstan. C’est notre filiale transport, LMC, qui opère en propre avec 180 véhicules dédiés. 4 500 transports routiers sont effectués en France et en Europe chaque année. Le groupe utilise aussi un certain nombre de partenaires sous-traitants pour ses transports français et internationaux. Pour être agréés, ils font l’objet d’audits et d’inspection d’un service spécialisé au sein d’AREVA TN, la Direction de la Supervision des Transports. Ainsi, nous maîtrisons l’ensemble de la chaîne logistique dans le monde.