« Il est temps de transformer la route, hier simple ruban de bitume, en source d’énergie », a commenté, le 24 octobre, Ségolène Royal. La ministre de l’Environnement, de l’Énergie et de la Mer a profité de son déplacement en Normandie pour donner le coup d’envoi des travaux de la première route dite « solaire ». Ce chantier d’envergure s’inscrit dans le cadre des expérimentations prévues par la loi de transition énergétique. Au total, quelque 2 800 m2 de dalles photovoltaïques vont, ainsi, recouvrir une partie de la chaussée de la RD5 (située à la sortie sud de Tourouvre) et sur laquelle circulent chaque jour 2 000 véhicules.
Ces dalles Wattway, mises au point par le groupe Colas (filiale du groupe Bouygues) et fabriquées dans l’usine SNA de Tourouvre, vont être fixées à même le bitume sur un linéaire d’environ 1 km et sur une largeur de 2 m. Composé de cellules photovoltaïques enrobées dans un substrat multicouche, ce revêtement routier d’un nouveau genre supportera le passage de tout type de véhicules, y compris des poids lourds. Relié au réseau Enedis (ex-ERDF), il générera une production électrique de 17 963 kWh/ jour. Suffisant pour alimenter en électricité le mobilier urbain mais aussi des bâtiments, des commerces, des entreprises, d’une ville de 5000 habitants, selon Colas. Ce chantier, qualifié par la ministre de « laboratoire mondial », a bénéficié d’une subvention publique de 5 M € via le fonds de financement de la transition énergétique. Dès la fin des travaux, prévue le 10 décembre prochain, un programme d’évaluation sera instauré sur trois ans. Il permettra de vérifier le comportement de cette route solaire sous un trafic moyen de poids lourds. Ségolène Royal vise un objectif de 1 000 km supplémentaires d’ici 5 ans.
Un allongement des temps de trajet pour les automobilistes sans baisse de la pollution, le premier rapport d’étape du comité régional d’évaluation de la fermeture des voies sur berges parisiennes « tacle » l’initiative d’Anne Hidalgo, Maire de Paris. Le document élaboré par un groupe d’experts indépendants a été remis le 10 octobre à la présidente de la région Île-de-France, Valérie Pécresse. Ses conclusions, qui contredisent les données de la ville de Paris, font état d’un doublement des temps de parcours sur les quais hauts de la Seine. Elles montrent aussi des conséquences négatives en termes de bruit et de pollution de l’air : aucune réduction de la pollution n’a été constatée par Airparif, et les relevés sur le bruit divergent de ceux de la Ville. L’évaluation doit se poursuivre jusqu’en septembre 2017.