Au cours du seul deuxième trimestre 2016, ce ne sont pas moins de 4 403 entreprises de transport routier de marchandises (dont une trentaine de reprises de fonds) qui ont vu le jour, selon la société Ellisphere. Un chiffre record qui vient encore confirmer l’attrait croissant du secteur pour les candidats à l’entreprenariat observé depuis l’an dernier : les trois premiers mois s’étaient en effet soldés sur un total de 3 521 naissances. Et ce, alors que, dans le même temps, le total des immatriculations recensées sur le territoire national, toutes activités confondues, n’a que peu progressé, passant de 137 700 au début de l’année à 140 951 au deuxième trimestre. Le phénomène d’attirance des créateurs d’entreprises vers le transport routier ne se dément pas. En 2015, 1 257 nouvelles venues avaient ainsi rejoint les rangs des professionnels au cours des 3 premiers mois, puis 1 359 durant le deuxième trimestre et 1 761 au troisième trimestre pour culminer à 2 876 en fin d’année.
Plus de trois quarts des nouveaux entrepreneurs du TRM — soit 3 322 d’entre eux — ont opté pour une activité de transport léger, courses urbaines ou livraisons de petits colis, en s’inscrivant aux registres sous le code NAF 5320Z (activités de poste et de courrier). Leur nombre enfle d’un trimestre à l’autre, passant de 20 % à 30 % de l’ensemble des créations au premier semestre 2015, puis de 48 % à 69 % au second semestre. Le transport de proximité, présent sous le code 4941B, et l’interurbain (4941A) ont chacun attiré environ 9 % des « néotransporteurs ». Le glissement opéré vers le transport léger — qui séduit tout particulièrement les entreprises unipersonnelles — influe sur la forme juridique adoptée par les créateurs. Les structures constituées au deuxième trimestre l’ont été sous forme de sociétés commerciales pour seulement 16,5 % d’entre elles (22 % au 1er trimestre) et en tant qu’entreprises individuelles à 83,4 % (contre 77 %). Côté implantation, l’Île-de-France a accueilli plus de 2 880 nouvelles enseignes, soit près de 65 % du total national. Auvergne-Rhône-Alpes arrive loin derrière avec 463 créations, puis les Hauts-de-France (170) et Languedoc-Roussillon-Midi Pyrénées (163). Dans le même temps, les tribunaux de commerce ont ouvert 446 procédures collectives à savoir 90 mises en redressement et 356 liquidations judiciaires (voir p. 20).
En février 2015, des arrêtés d’interdiction définitive de circulation pour les poids lourds sur des axes départementaux avaient été publiés par le département des Landes. Ces mesures mises en place, obligeant les camions à emprunter les autoroutes payantes, s’avèrent « inadaptées [et] n’apparaissent ni nécessaires ni proportionnées » a jugé le rapporteur public du tribunal administratif de Pau. Les interdictions visaient ainsi à réduire les nuisances liées au trafic et la dégradation de la chaussée. Deux autres arrêtés déposés en juin 2015 et portant sur l’interdiction d’accès à deux autres routes départementales font également l’objet de requêtes. Le tribunal administratif de Pau devrait rendre sa décision le 17 novembre.