Déjà proposée dans certaines formations post-bac, la mobilité des jeunes de la filière transport et logistique en Europe devrait bientôt concerner également les lycéens en bac professionnel. Le projet « ETL4ALL », piloté depuis 2 ans par l’AFT en collaboration avec l’Éducation nationale, vise à offrir la possibilité aux jeunes de ce niveau de suivre leur cursus ou leur stage dans un pays partenaire (Belgique, Italie et Espagne) tout en leur permettant de le valider dans leur établissement en France via le programme Erasmus +. « Outre des compétences linguistiques, le séjour favorise également le développement des compétences professionnelles, ainsi qu’une ouverture culturelle », a souligné Pierre Vinard, inspecteur général de l’Éducation nationale, lors d’une conférence de présentation qui s’est tenue le 5 octobre. Ce programme a en outre pour objectif d’améliorer l’attractivité des formations du bac professionnel, encore déconsidéré face au bac général. Le travail préparatoire mené au sein des filières transport et logistique a permis de développer deux profils professionnels communs requérant des qualifications équivalentes dans chaque pays partenaire, l’exploitant transport et logistique ainsi que le conducteur transport routier de marchandises. « Le contenu de ces deux projets est compatible avec une poursuite des études en BTS, » précise Jean André Lasserre, directeur des relations institutionnelles et des études de l’AFT.
Les acquis d’apprentissage visés ont par ailleurs été uniformisés pour correspondre au niveau 4 (bac) de chaque pays. Le programme détaille ainsi ce que l’apprenant devra savoir, ce dont il devra être capable de faire pour accomplir une tâche et quel comportement professionnel pourra être attendu de lui à la fin de son processus de formation. Enfin, des établissements s’inscrivant dans cette démarche ont été sélectionnés dans les 4 pays partenaires. La mobilité apparaîtra sous forme d’option facultative au baccalauréat : seuls les points au-dessus de la moyenne seront pris en compte. L’évaluation se fera en deux étapes, avec une première partie validée à l’étranger, en entreprise. La seconde aura lieu au retour du candidat en France, dans l’établissement de formation, afin de vérifier que les compétences ont bien été acquises. Ce projet intervient 30 ans après la mise en place du bac professionnel. Désormais reconnu comme facteur d’insertion professionnelle et d’ascenseur social, ce diplôme pose toutefois « des interrogations permanentes » selon Didier Michel, inspecteur général de l’Éducation Nationale. La réforme du diplôme en 2009, portant notamment le cursus sur 3 ans au lieu de 4, a entraîné un afflux de lycéens vers cette voie. « Mais moins de redoublements ont lieu au collège, ce qui entraîne un rajeunissement du public, note Didier Michel. Et, parfois, des bacheliers de filière générale se dirigent ensuite vers un bac pro. Ces profils, très divers, ne facilitent pas les enseignements. Enfin, par recherche d’égalité avec la filière générale, les jeunes en bac pro sont désormais systématiquement encouragés à poursuivre en BTS. Or, beaucoup ne souhaitent pas réaliser de longues études. »