Vitesse légale mais excessive du camion à l’entrée de la courbe — d’après les calculs de l’expert en accidentologie Christophe Ledon, le camion aurait abordé le virage à 75 km/h — dysfonctionnements du système de freinage de la remorque ou encore usure de la chaussée, les diverses expertises s’accordent sur plusieurs points. L’accident de Puisseguin aurait trouvé son origine dans un concours de circonstances liées tout à la fois au comportement humain, au véhicule, au revêtement de la route et à la signalisation du virage. Deux questions fondamentales restent toutefois en suspens : quelle est la cause initiale du départ de feu ? Pourquoi les véhicules se sont-ils embrasés si rapidement ? Or, « les deux experts incendie désignés par la justice ne parviennent pas aux mêmes conclusions », explique le quotidien Sud Ouest.
L’un maintient la thèse initialement développée : la perforation d’un réservoir de gazole additionnel situé à l’arrière de la cabine du poids lourd par une tige en fer entreposée dans un coffre de rangement. Sous pression, le carburant aurait été éjecté sous la forme d’un nuage de gouttelettes. Celles-ci se seraient enflammées au contact des parties métalliques, provoquant des courts-circuits dans les systèmes électriques. Les vitres brisées de l’avant de l’autocar auraient alors créé un appel d’air, les gaz du système de climatisation accélérant la propagation de l’incendie. Plus récente, une seconde expertise émet des réserves à l’égard de ce scénario qu’elle juge « plausible » mais qui, selon elle, reste à démontrer. Quelle était la quantité de carburant dans le réservoir additionnel le jour du drame ? Comment le gazole, un produit lourd et peu inflammable, a-t-il pu ainsi s’embraser ?, s’interroge l’expert dans son rapport versé au dossier le 18 septembre dernier. D’autres pistes n’ont pas été explorées, regrette-t-il, telles que l’éventualité d’une projection des gaz de climatisation sur des étincelles ou sur les parois chaudes du camion, voire sur le rôle qu’aurait pu jouer le réservoir de carburant du car. De nouvelles expertises devront trancher avant la remise des conclusions définitives du Bureau d’enquêtes accidents, qui ne sont pas attendues avant 2018.